Stellantis en période de turbulences : baisse des ventes et défis de stocks
La transition vers l'électrique et les ajustements de prix mettent Stellantis sous pression en Amérique du Nord et en Europe, avec des impacts sur les marges et l'emploi. Les ventes dégringolent, les décisions stratégiques se multiplient.
Stellantis, géant automobile né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, traverse une phase de turbulences : recul des ventes, accumulation de stocks et incertitudes autour de sa transition vers l'électrique. Ces défis, particulièrement marqués en Amérique du Nord, impactent les performances financières et stratégiques du groupe.
Recul des ventes et accumulation de stocks
Au troisième trimestre 2024, Stellantis a enregistré une chute de 27% de son chiffre d'affaires, atteignant 33 milliards d'euros. Cette baisse est liée à une diminution de 20% des volumes de ventes mondiaux.
En Amérique du Nord, la situation est encore plus critique, avec des ventes en recul de 36% et des revenus en baisse de 42%. "Bien que les résultats du troisième trimestre 2024 soient inférieurs à notre potentiel, je suis satisfait des progrès dans la résolution des problèmes opérationnels", a déclaré Doug Ostermann, directeur financier du groupe, cité dans l'Humanité.
Face à des stocks trop élevés, Stellantis a engagé des actions de déstockage massif aux États-Unis, visant une réduction à 330 000 unités fin novembre. Ce déstockage s'est traduit par des rabais importants, mettant en péril la rentabilité dans la région. En conséquence, des arrêts temporaires de production ont été observés dans plusieurs usines américaines et européennes, entraînant le licenciement de 1 000 ouvriers à Detroit, selon Le Figaro.
La transition électrique et l'enjeu de l'accessibilité
Stellantis doit également composer avec les défis de la transition vers l'électrique, particulièrement en Europe. Bien que des modèles comme la Citroën C3 électrique soient lancés, le groupe peine à offrir des prix abordables.
Doug Ostermann souligne : "L'accessibilité est un challenge pour l'industrie automobile tout entière". En Amérique du Nord, des modèles comme la Dodge Daytona électrique débutent à 60 000 dollars, freinant leur adoption massive. Le groupe vise la parité de prix avec les véhicules thermiques, un objectif qui, selon le responsable, prendra encore plusieurs années à se réaliser.
Maintien des dividendes et réactions des actionnaires
Malgré cette situation délicate, Stellantis a restitué 7,7 milliards d'euros aux actionnaires en 2024, grâce à un programme de rachat d'actions de 3 milliards d'euros. Le groupe a également maintenu ses prévisions révisées pour 2024, avec une marge opérationnelle de 5,5% à 7%. Cette stratégie a suscité des critiques, en particulier face à la rémunération élevée de Carlos Tavares, qui s'élève à 36,5 millions d'euros en 2023.
En dépit de ces défis, Stellantis continue de se concentrer sur la réduction de ses stocks et sur l'adaptation de son offre pour se stabiliser dans un marché en pleine transformation.