Triomphe de Donald Trump : entre volatilité des marchés et nouvelles alliances géopolitiques
En quelques heures, le dollar s'est envolé, le bitcoin a atteint des sommets, et les réactions diplomatiques ont commencé à affluer
L'élection de Donald Trump a provoqué une onde de choc immédiate sur les marchés financiers et sur la scène internationale. En quelques heures, le dollar s'est envolé, le bitcoin a atteint des sommets, et les réactions diplomatiques ont commencé à affluer. Avec une politique protectionniste attendue, les partenaires économiques de Washington réajustent leurs positions tandis que les analystes scrutent les premières tendances de cette présidence.
Le dollar et le bitcoin en plein essor
Le dollar américain a enregistré une hausse significative, progressant de 1,7% face aux principales devises mondiales (indice DXY), sa plus forte hausse depuis huit ans. Cette poussée reflète l'anticipation d'une divergence des taux d'intérêt qui pourrait favoriser le billet vert au cours des prochains mois. En conséquence, les banques ABN Amro et ING misent sur un retour possible à la parité avec l'euro.
Le bitcoin a également réagi positivement, franchissant le cap des 75 000 dollars pour la première fois, avant de se stabiliser. La promesse de Donald Trump de faire des États-Unis "la capitale mondiale des cryptomonnaies" comme le rappellent Les Echos, a boosté l'optimisme des investisseurs. Le bitcoin progressait encore de 8% ce mercredi après-midi, en dépit d'une légère correction après cette envolée.
En parallèle, le rendement des obligations d'État américaines à 10 ans a bondi à 4,45%, un indicateur d'attentes inflationnistes accrues. Axel Botte, de Ostrum, a déclaré : "Dans la situation actuelle, une administration Trump est annonciatrice d'une dégradation des finances publiques", citant un risque d'attraction massive de capitaux qui pourrait déstabiliser certaines économies émergentes.
Réactions internationales et nouvelles alliances
Sur le plan international, les dirigeants européens ont rapidement réagi. Emmanuel Macron a félicité le nouvel élu mais a souligné la nécessité d'une Europe "plus unie et plus forte". Sur X, le président français a annoncé avoir discuté avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a également réaffirmé la coopération historique entre les deux pays, déclarant : "Ensemble, l'Allemagne et les États-Unis collaborent depuis longtemps avec succès pour promouvoir la prospérité et la liberté des deux côtés de l'Atlantique.".
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a exprimé des attentes de coopération avec Donald Trump, tout en gardant un œil sur son programme économique centré sur le protectionnisme. En Italie, Giorgia Meloni, alliée de l'entrepreneur Elon Musk, a salué la victoire de l'homme d'affaire en évoquant "une alliance inébranlable" entre l'Italie et les États-Unis, renforçant ainsi la perspective de collaborations économiques et militaires.
À l'inverse, le Kremlin a adopté une posture plus réservée. Un représentant de Moscou a précisé que le président Vladimir Poutine ne féliciterait pas Donald Trump pour le moment, ajoutant que les relations russo-américaines dépendront des actes de la nouvelle administration.
Tarifs douaniers et fiscalité : des mesures attendues
Dès l'annonce des premiers résultats, les marchés ont spéculé sur les mesures économiques à venir. Trump a promis une baisse de l'impôt sur les sociétés, potentiellement de 21% à 15%, visant à renforcer la compétitivité des entreprises américaines.
Toutefois, des experts d'Edmond de Rothschild Asset Management ont prévenu que cette dynamique pourrait entraîner un regain d'inflation et une hausse des taux d'intérêt. Ils expliquent que "les investisseurs pour détenir de la dette américaine" pourraient exiger une prime plus élevée, un phénomène qui risquerait d'affecter les marchés émergents.
La politique "America First" pourrait également générer des tensions sur le marché du travail américain, notamment en raison des mesures anti-immigration et des hausses de droits de douane. Donald Trump envisage en effet des tarifs de 10 à 20% sur les importations venant d'Europe et jusqu'à 60% pour celles de Chine, des choix qui promettent de rebattre les cartes du commerce mondial.
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche annonce une période de volatilité sur les marchés et de repositionnements stratégiques à l'international. Entre politiques protectionnistes et alliances diplomatiques redéfinies, les répercussions économiques et géopolitiques de cette élection s'annoncent considérables.