Mobilisation des intermittents : le Medef recule sur le durcissement des droits au chômage
Les débats sur l'assurance chômage prennent un tournant alors que les syndicats réussissent à faire fléchir le Medef sur une mesure qui aurait impacté des milliers de professionnels du spectacle.
La dernière tentative du Medef de durcir les conditions d'indemnisation des intermittents du spectacle a suscité une réaction immédiate et forte. Face à la pression des syndicats et à la mobilisation des professionnels, le patronat a dû renoncer à cette mesure controversée. Retour sur les événements qui ont mené à ce recul.
Un projet contesté par les intermittents et les syndicats
Mercredi, le Medef avait soumis une proposition visant à relever le seuil minimal d'heures travaillées pour bénéficier des indemnités de chômage : de 507 à 580 heures pour les artistes, et à 610 heures pour les techniciens. Cette annonce a immédiatement provoqué l'indignation des syndicats, notamment la CGT Spectacles, qui y voyait une "provocation vis-à-vis de nos professions", d'après Le Figaro.
Le secteur des intermittents, par la nature même de son activité, est plus exposé au chômage que d'autres branches. Cette situation particulière avait déjà justifié des régimes spécifiques, souvent critiqués pour leur coût élevé pour l'assurance chômage.
Ce vendredi matin, quelques centaines d'intermittents se sont rassemblés devant le siège de l'Unédic à Paris pour exprimer leur refus de ces nouvelles mesures. Selon la CGT, près de 300 à 400 personnes étaient présentes pour dénoncer cette proposition, la qualifiant de "menace très grave" pour l'avenir de nombreux professionnels.
Le mot d'ordre était clair : "Pas de baisses de droits des intermittents du spectacle". Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT Spectacles cité par Nice Matin, a prévenu que l'adoption de telles mesures aurait entraîné la sortie d'un tiers des intermittents du régime.
Le recul du Medef
Face à cette mobilisation sans précédent, le Medef a rapidement fait marche arrière. Hubert Mongon, négociateur pour le Medef, a déclaré vendredi après-midi que cette mesure "ne fera pas partie de la proposition finale patronale". Cette décision a été perçue comme un premier succès par les syndicats et les manifestants.
Les négociations sur l'assurance chômage, qui incluent également des discussions sur l'emploi des seniors, doivent se conclure le 14 novembre. La nouvelle convention devrait entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain, succédant aux règles actuelles d'indemnisation.
Malgré ce recul, le climat reste tendu. Le gouvernement, qui avait demandé aux partenaires sociaux de trouver 400 millions d'euros d'économies supplémentaires, pourrait revenir à la charge avec de nouvelles propositions. Pour les intermittents, la vigilance reste de mise.
Les représentants syndicaux préparent d'ores et déjà d'autres mobilisations, estimant que la défense de leur régime d'indemnisation est une lutte de longue haleine. L'épisode de 2003, marqué par de vives tensions similaires, est encore présent dans les mémoires. Pour l'heure, les intermittents continuent de défendre avec ferveur leurs droits, en gardant un œil attentif aux prochaines annonces.