Légère hausse du chômage en France : le taux atteint 7,4% au troisième trimestre 2024

Légère hausse du chômage en France : le taux atteint 7,4% au troisième trimestre 2024 Alors que les seniors bénéficient d'un taux d'emploi historique, les jeunes font face à une hausse inquiétante du chômage. Les difficultés de recrutement persistent cependant dans plusieurs secteurs techniques.

Au troisième trimestre 2024, le taux de chômage en France connaît une légère hausse, atteignant 7,4% de la population active. Cette évolution, bien que modeste, reflète des disparités marquées selon les tranches d'âge et le genre. Alors que le marché de l'emploi reste globalement stable, certains secteurs continuent de faire face à un manque de candidats qualifiés, illustrant le paradoxe d'un chômage élevé coexistant avec de nombreux postes vacants.

L'évolution du chômage au troisième trimestre

Au troisième trimestre 2024, le taux de chômage en France s'élève à 7,4%, soit une légère augmentation de 0,1 point par rapport au trimestre précédent. Cela représente 35 000 personnes supplémentaires sans emploi, pour un total de 2,3 millions de chômeurs.

Ce taux, publié par l'Insee et relayé par Le Figaro, reste stable sur un an et demeure inférieur aux niveaux de chômage élevés observés au cours de la dernière décennie, notamment par rapport au pic de mi-2015, où il avait atteint 10,5%. En comparaison, fin 2022, le chômage avait touché son point bas de 7,1%, un seuil qui n'a pas été atteint depuis.

Les disparités demeurent significatives selon les catégories d'âge. Le chômage des 15-24 ans a fortement augmenté, avec une hausse de 1,8 point pour atteindre 19,7% sur ce trimestre. Ce niveau est le plus élevé observé depuis début 2021 et reflète un défi spécifique pour cette tranche d'âge. Les adultes de 25 à 49 ans sont quant à eux moins impactés, avec un taux quasi stable de 6,6%, enregistrant même une légère baisse de 0,1 point sur le trimestre. Chez les 50 ans et plus, le chômage diminue de 0,3 point, s'établissant à 4,7%, ce qui constitue un niveau historiquement bas depuis fin 2008.

Disparités hommes-femmes et impact de la réforme des retraites

Les données montrent une évolution distincte entre les hommes et les femmes. Le chômage masculin a progressé de 0,3 point, atteignant 7,6% contre 7,2% pour les femmes, où l'on observe au contraire une baisse de 0,2 point. Ces écarts sont aussi le reflet des différences sectorielles et de la répartition des métiers selon le genre, certaines professions employant davantage de femmes ayant été moins affectées.

Le taux d'emploi chez les seniors continue également de progresser, encouragé par la réforme des retraites. Les 50-64 ans atteignent ainsi un taux d'emploi de 68,8%, un record depuis que l'Insee suit cette mesure, soit depuis 1975. Plus spécifiquement, le taux d'emploi des 55-64 ans a augmenté de 0,7 point pour atteindre 60,8%, ce qui confirme la montée en emploi des seniors, un enjeu particulièrement surveillé dans le cadre des réformes de l'emploi et des retraites en France.

Perspectives et paradoxes du marché de l'emploi

Dans un contexte économique de plus en plus incertain, la France connaît une situation paradoxale où un nombre important de postes restent vacants malgré la hausse du chômage.

Les métiers techniques, notamment dans l'industrie, peinent à recruter en raison d'un déficit de candidats qualifiés. À titre d'exemple, dans le secteur de la métallurgie en Île-de-France, 7 500 offres d'emploi n'ont toujours pas trouvé preneur selon Europe 1. Cette inadéquation entre compétences et besoins, décrite par des experts du secteur, freine les entreprises, malgré un taux de chômage en légère hausse.

En parallèle, le halo autour du chômage, qui inclut les personnes sans emploi qui ne recherchent pas activement de travail ou qui ne sont pas disponibles immédiatement, a diminué de 89 000 personnes sur un trimestre et de 187 000 sur une année.

Ces chiffres indiquent que, même si le taux de chômage est stable dans une certaine mesure, la structure du marché du travail reste complexe, entre les problèmes de formation, d'attractivité de certains secteurs et la progression du chômage dans les tranches d'âge les plus jeunes.