Bruxelles mise sur une reprise économique et une baisse de l'inflation en zone euro
Alors que l'économie européenne cherche à retrouver un certain équilibre, la Commission européenne a dévoilé ses prévisions pour 2025. Celles-ci indiquent une stabilisation de l'inflation autour de 2,1%, un niveau proche de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE). En parallèle, une légère reprise économique est anticipée, bien que des défis structurels et des incertitudes géopolitiques continuent de peser sur l'ensemble de la zone euro.
Une désinflation progressive et des perspectives de croissance modérée
L'inflation dans la zone euro, qui atteignait 8,4% en 2022 en raison de la crise énergétique et des perturbations géopolitiques, continue de diminuer. Selon la Commission européenne, elle devrait s'établir à 2,1% en 2025, contre 2,4% cette année. Ce recul, amorcé dès 2023 avec un taux de 5,4%, marque un retour progressif à une stabilité économique dans le contexte post-crise.
Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, a souligné que "la croissance devrait s'accélérer grâce à une consommation en hausse, soutenue par une augmentation du pouvoir d'achat et un chômage toujours à des niveaux historiquement bas", cité dans Le Figaro.
Côté croissance, Bruxelles table sur une progression de 1,3% du PIB en 2025 pour la zone euro, après 0,8% en 2024. Cette dynamique repose principalement sur une consommation des ménages soutenue par des salaires en hausse et un marché du travail solide, avec un taux de chômage qui devrait encore diminuer à 6,3%. Toutefois, cette reprise reste modérée et inégale. L'Allemagne, par exemple, ne devrait croître que de 0,7% en 2025, tandis que la France verra son PIB progresser de 0,8%.
Une reprise freinée par les incertitudes géopolitiques
Malgré ces prévisions encourageantes, la Commission européenne met en garde contre les nombreux risques externes qui pourraient compromettre cette reprise. La guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient continuent de perturber les chaînes d'approvisionnement, notamment pour l'énergie.
Par ailleurs, l'élection de Donald Trump aux États-Unis ravive la crainte de politiques protectionnistes susceptibles de déclencher une guerre commerciale mondiale. Paolo Gentiloni, commissaire européen à l'économie, a averti que "des défis structurels et une incertitude géopolitique pèsent sur nos perspectives futures".
Ces risques, combinés à des contraintes budgétaires croissantes, compliquent la tâche des États membres, notamment ceux à fort endettement comme la France et l'Italie. La mise en place d'un nouveau pacte de stabilité en 2025 obligera ces pays à réduire leurs déficits publics tout en essayant de soutenir la croissance.
Réformes et investissements pour relancer la compétitivité
Pour renforcer l'économie européenne, la Commission préconise des réformes structurelles et des investissements stratégiques. Parmi les priorités figurent l'approfondissement du marché intérieur, une meilleure harmonisation réglementaire et un rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis et de la Chine. Ces mesures visent à améliorer la compétitivité du bloc tout en répondant aux défis du changement climatique et de la transition énergétique, d'après Les Echos.
Par ailleurs, Bruxelles souligne la nécessité de mieux coordonner les politiques budgétaires et monétaires pour naviguer dans un environnement marqué par des tensions géopolitiques croissantes. Ces initiatives devraient contribuer à stabiliser la zone euro et à préparer le terrain pour une croissance plus robuste à long terme.