Energies décarbonées, data centers : pourquoi Brookfield mise sur la France
Le géant canadien de l'investissement Brookfield, fort de 1 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion, accélère son développement en France. Avec des projets ambitieux dans les énergies renouvelables et les infrastructures numériques, le groupe dévoile une stratégie à long terme pour renforcer sa position en Europe continentale.
Une expansion stratégique en France
Le groupe canadien Brookfield, spécialisé dans l'investissement et la gestion d'actifs, consolide sa présence en France en ouvrant un nouveau bureau à Paris. Ce choix s'inscrit dans une stratégie européenne visant à renforcer son ancrage local dans des marchés jugés stables et prometteurs. Déjà gestionnaire de 30 milliards d'euros d'actifs dans l'Hexagone, le groupe ambitionne de doubler cette valeur d'ici cinq ans.
Brookfield n'est pas un nouvel acteur sur le territoire français. Depuis son premier investissement dans l'exploitant de sites télécoms TDF il y a dix ans, l'entreprise a bâti une solide implantation. Aujourd'hui, elle gère en France la moitié des actifs qu'elle détient au Royaume-Uni, ce qui fait de l'Hexagone sa plus grande base en Europe continentale. L'ouverture de ce bureau parisien dans le triangle d'or financier, aux côtés de Rothschild et Bank of America, marque une nouvelle étape de son expansion.
En parallèle, Brookfield s'appuie sur des partenariats stratégiques, notamment avec Société Générale, pour un accord de 10 milliards d'euros dans le domaine de la dette privée. Ces collaborations renforcent son impact sur le marché français.
Des investissements massifs dans les secteurs d'avenir
Brookfield cible des domaines à fort potentiel de croissance : les énergies décarbonées et les infrastructures numériques. En juin dernier, le groupe a investi plus de 6 milliards d'euros pour acquérir Neoen, acteur clé des énergies renouvelables fondé par Jacques Veyrat. Ce projet constitue une vision à long terme pour soutenir la transition énergétique en France et en Europe.
Dans le secteur numérique, Brookfield a investi plus de 3 milliards d'euros dans les data centers de Data4, un acteur majeur du marché. Ces infrastructures jouent un rôle central dans l'essor de la digitalisation et de l'intelligence artificielle. Le groupe prévoit d'investir 7 milliards d'euros supplémentaires dans ce projet au cours des dix prochaines années, soulignant l'importance stratégique des technologies de l'information pour son portefeuille.
Brookfield a également levé 30 milliards de dollars pour son plus grand fonds mondial consacré aux infrastructures. Dans le domaine de la décarbonation, il a lancé deux nouveaux fonds totalisant 25 milliards de dollars, démontrant également son engagement à répondre aux défis environnementaux.
Une ambition claire malgré les incertitudes
Malgré les tensions politiques et les réformes en France, Brookfield reste confiant. Selon Sikander Rashid, responsable des activités européennes du groupe, le marché français offre un cadre juridique stable et attractif pour les investissements à long terme. "C'est une zone d'investissement de grande qualité, qui respecte l'Etat de droit. Nous sommes très confiants", confie-t-il aux Echos.
Avec 1 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion à l'échelle mondiale, Brookfield se positionne comme un acteur incontournable dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, la transition énergétique et le numérique. En France, ces investissements massifs traduisent une ambition claire : renforcer son rôle dans la transformation économique et écologique du pays tout en capitalisant sur des opportunités d'avenir.