Semi-conducteurs : la Chine ouvre une enquête sur Nvidia pour violation de la loi anti-monopole
La procédure ouverte contre le producteur américain de puces marque une nouvelle étape dans la guerre technologique et commerciale que se livrent Pékin et Washington.
La nouvelle a été dévoilée par la télévision d'Etat chinoise CCTV, ce lundi 9 décembre. Une enquête a été ouverte par les services publics de régulation des marchés contre le géant américain des semi-conducteurs Nvidia, actuellement le plus gros producteur au monde de puces GPU (Graphics Processing Unit), incontournables dans le développement de l'intelligence artificielle. Une annonce au goût de représailles.
Une semaine plus tôt, le département américain du Commerce avait en effet décrété une nouvelle série de restrictions sur les exportations vers Pékin de semi-conducteurs et de matériaux servant à leur production, afin d'"entraver la capacité de la Chine à acquérir et produire les technologies nécessaires à sa modernisation militaire". Dès le lendemain, Pékin avait annoncé une première riposte, restreignant à son tour ses exportations de plusieurs métaux rares essentiels à la conception de panneaux solaires et de puces électroniques, tels que le gallium, le germanium et l'antimoine.
L'action Nvidia dévisse
L'enquête ouverte contre Nvidia se penche notamment sur son acquisition, en 2020, d'une entreprise d'informatique israélienne, Mellanox Technologies. La Chine avait validé cette acquisition à la condition que Mellanox avertisse ses concurrents chinois 90 jours avant de fournir un nouveau produit à Nvidia. Les services publics de régulation vont s'efforcer de vérifier que cet engagement a bien été scrupuleusement respecté.
L'annonce de l'ouverture de l'enquête a provoqué la chute en bourse de Nvidia, dont l'action a reculé de 2,55% sur la journée de lundi à Wall Street.
La guerre technologique et commerciale que se livrent la Chine et les Etats-Unis ne devrait faire qu'accélérer, avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison Blanche : ce dernier, qui avait ouvertement lancé les hostilités lors de son premier mandat, a promis des mesures douanières supplémentaires afin de limiter encore les importations chinoises.