Budget 2025 : pas d'augmentation d'impôts pour les classes moyennes, promet le gouvernement Bayrou

Budget 2025 : pas d'augmentation d'impôts pour les classes moyennes, promet le gouvernement Bayrou La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, appelle les forces politiques à un compromis pour débloquer un budget encore marqué par des déficits et des mesures controversées.

Le gouvernement Bayrou s'est lancé dans une course contre la montre pour élaborer un budget 2025 capable de réduire le déficit tout en protégeant le pouvoir d'achat des classes moyennes. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a détaillé les grandes lignes de cette ambition budgétaire, s'appuyant sur des ajustements fiscaux ciblés et des mesures d'économies significatives.

Une situation budgétaire critique à résoudre rapidement

Depuis le rejet du budget précédent, la France fonctionne sous une loi spéciale qui prolonge les dispositions budgétaires de 2024. Amélie de Montchalin a qualifié cette situation de "non tenable" dans une interview accordée au Parisien, précisant que cette mesure ne permet "pas de répondre aux besoins de 2025". Sans compromis politique, "le risque est de ne pas pouvoir garantir le fonctionnement normal de l'État et des services publics jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle alerté.

Pour accélérer les discussions, la ministre, accompagnée d'Éric Lombard, ministre de l'Économie, a invité l'ensemble des partis politiques à des consultations dès le 6 janvier. "Ce budget ne sera ni celui de la droite, ni celui de la gauche, ni celui du centre. Ce ne sera pas le budget idéal d'un parti, mais celui du pays", a insisté Amélie de Montchalin. L'objectif affiché est de ramener le déficit public à 5% d'ici fin 2025, contre 6,1% en 2024.

Des économies et des ajustements fiscaux ciblés

La ministre a détaillé ses priorités pour atteindre cet objectif, en excluant toute hausse d'impôts pour les classes moyennes. "Pas de nouveaux impôts ni de hausses d'impôts qui pénaliseraient le pouvoir d'achat de la classe moyenne", a-t-elle affirmé, selon Libération. Elle a également écarté une hausse de la TVA, estimant que cette option n'est pas envisagée.

En revanche, le gouvernement prévoit de maintenir certaines contributions fiscales, notamment la taxe sur les rachats d'actions et celle sur les billets d'avion, afin de cibler les grandes entreprises et les ménages aisés. "Il faut que les impôts existants soient payés par tous. Je veux donc lutter activement contre les systèmes de suroptimisation fiscale et de fraude", a déclaré la ministre dans l'entretien. Elle a également mentionné des ajustements nécessaires sur les niches fiscales et les dispositifs d'optimisation complexe, précisant que "l'optimisation fiscale n'est pas illégale", mais elle doit être régulée.

Par ailleurs, le gouvernement ambitionne de réaliser des économies à hauteur de 50 milliards d'euros, une baisse par rapport aux 60 milliards initialement prévus par le précédent gouvernement. Ces efforts, selon la ministre des Comptes publics, viseront à rendre la dépense publique "plus efficace", tout en évitant les mesures de réduction aveugles. "Je suis opposée aux mesures aveugles, au rabot", a-t-elle affirmé.

Un appel à la responsabilité politique pour sortir de l'impasse

La construction du budget repose sur un compromis avec les forces politiques représentées au Parlement. "Tout le monde peut et doit faire plus d'économies", a martelé la ministre, tout en appelant les partis à "faire un pas".

Lors des consultations organisées à Bercy, la ministre et Éric Lombard ont réaffirmé leur intention de reprendre les éléments consensuels du précédent projet, tout en amendant les points ayant conduit à la censure. "Des éléments ont fait consensus, ce serait absurde de ne pas les garder. D'autres ont contribué à la censure : nous devons en tenir compte", a expliqué Amélie de Montchalin.

Les consultations se poursuivront jusqu'à la mi-janvier, avec un objectif de vote final au plus tard début mars.