Livret A : une baisse du taux prévue à 2,4% dès février 2025

Livret A : une baisse du taux prévue à 2,4% dès février 2025 La Banque de France prévoit un ajustement significatif pour l'épargne réglementée, impactant des millions de ménages et le financement du logement social.

Le taux du Livret A, épargne préférée des Français, pourrait connaître une baisse significative au 1er février 2025, passant de 3% à 2,4%. Cette décision, proposée par le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, reflète un contexte marqué par le ralentissement de l'inflation et aura des répercussions sur les épargnants comme sur les secteurs financés par ces placements.

Un taux révisé pour la première fois depuis deux ans

Le gouverneur de la Banque de France a proposé ce mercredi de réduire le taux du Livret A à 2,4%. Cette mesure marque la première baisse depuis 2020 et la plus forte réduction depuis l'été 2013, selon les données relayées par Ouest France. François Villeroy de Galhau justifie cette décision par la nécessité d'aligner les rendements de l'épargne réglementée sur l'évolution récente de l'inflation. Cette révision s'appuie sur les chiffres communiqués par l'Insee, qui indique que l'inflation moyenne est tombée à 2% en 2024, contre 5,2% en 2022.

Le taux théorique, calculé selon une formule prenant en compte l'inflation et les taux interbancaires, aurait dû être encore plus bas. Cependant, la Banque de France a choisi de limiter la baisse, affirmant dans un communiqué que cette décision "permettra d'amplifier le mouvement très positif de relance du financement du logement social et des collectivités locales observé depuis plus d'un an", cité par Le Figaro.

Les répercussions pour les épargnants

Cette baisse du taux affectera les 57 millions de détenteurs du Livret A, dont l'encours total atteignait 582,3 milliards d'euros en novembre 2024, selon la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Avec une épargne moyenne de 7 000 euros par livret, les intérêts annuels passeront de 210 euros à environ 168 euros.

Malgré cette diminution, le ministre de l'Économie Éric Lombard a tenté de rassurer : Même avec un livret A moins rémunérateur, "l'épargne est non seulement protégée, mais elle permet au patrimoine réel d'augmenter", a-t-il déclaré sur France Inter le 6 janvier dernier, selon Le Parisien.

Le rôle central du Livret A dans le financement public

Le Livret A joue un rôle essentiel dans le financement du logement social et des collectivités locales, via les fonds gérés par la CDC. Les dépôts effectués sur les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) sont affectés à hauteur de 59,5% à ces missions. Olivier Sichel, directeur général par intérim de la CDC, a expliqué sur BFM Business que cette baisse de taux est une aubaine pour les acteurs de la construction : "Cela va nous permettre de baisser le taux d'emprunt des bailleurs sociaux".

Parallèlement, cette décision pourrait favoriser les produits d'épargne concurrents, tels que l'assurance-vie, qui offrent des rendements potentiellement plus élevés.

Le Livret d'épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, verra également son taux diminuer, passant de 4% à 3,5%. Bien que le calcul théorique aurait fixé ce taux à 2,9%, la Banque de France a choisi de consentir un "coup de pouce" pour limiter l'impact sur les épargnants les plus vulnérables. Selon les données communiquées, 11,8 millions de Français détenaient un LEP fin 2024, un chiffre encore en dessous des 19 millions de personnes éligibles.