Budget 2025 : négociations sous haute tension, le gouvernement sur la sellette

Budget 2025 : négociations sous haute tension, le gouvernement sur la sellette Les débats autour du projet budgétaire s'enlisent, opposant des visions irréconciliables sur les finances publiques. Entre compromis incertains et menaces de renversement du gouvernement, chaque camp affûte ses arguments dans un climat électrique.

Alors que la commission mixte paritaire (CMP) tente d'aboutir à un compromis sur le budget 2025, les tensions politiques s'intensifient. Le Rassemblement national menace de voter la censure, la gauche fait pression pour inclure ses propositions, et la majorité tente de préserver un fragile équilibre. La situation met François Bayrou dans une position délicate, alors que le spectre du 49.3 et d'une nouvelle crise politique plane sur l'exécutif.

Un budget sous tension face aux pressions de l'opposition

Réunie à huis clos depuis jeudi matin, la commission mixte paritaire, composée de sept sénateurs et sept députés, doit finaliser le projet de loi de finances pour 2025. Mais les débats sont loin d'être apaisés. Alors que la majorité présidentielle et Les Républicains (LR) tentent de sécuriser un accord, les tensions montent avec le Rassemblement national et la gauche.

Marine Le Pen a clairement laissé entendre que le RN pourrait déposer une motion de censure si le texte ne répondait pas à ses attentes. "Tant que la commission mixte paritaire ne s'est pas exprimée, on ne sait rien. On sait juste que ce budget ne réglera aucun des problèmes de la France, même pas le problème de l'endettement. Les mêmes causes entraîneront les mêmes effets", a-t-elle prévenu, citée par Les Echos.

L'un des points de friction majeurs est l'article 4 du projet de loi, portant sur la taxation des prix de l'électricité. Jean-Philippe Tanguy, député RN présent à la CMP, a dénoncé un texte qui pourrait justifier une censure. "La présence de cet article a toujours été une ligne rouge", a-t-il affirmé devant les journalistes au Palais-Bourbon.

De son côté, la gauche se montre elle aussi critique. Les socialistes, dont la participation aux négociations a été fragilisée par les propos de François Bayrou sur l'immigration, exigent des ajustements. "Si le socle commun, n'en fait qu'à sa tête, ne prend pas en compte nos propositions, alors il expose le pays à de graves difficultés", a averti Philippe Brun, l'un des émissaires PS au sein de la CMP.

La majorité cherche un équilibre précaire

Face à cette double pression, la majorité présidentielle et LR tentent de défendre un compromis budgétaire. Du côté de la droite, on insiste sur la nécessité de maintenir un cap rigoureux en matière de finances publiques. "Nous essayons de trouver une voie de sagesse, qui est étroite, complexe, mais indispensable à l'avenir du pays", a déclaré Philippe Juvin, député LR.

Emmanuel Macron est lui aussi intervenu pour défendre la politique budgétaire du gouvernement, rappelant que l'objectif est d'encourager l'investissement et l'innovation. "Une politique qui aide les entreprises à investir, qui récompense le travail et qui aide à réinvestir et à innover c'est une politique qui permet de créer de l'emploi et d'industrialiser. Il n'y a pas de secret", a-t-il déclaré lors d'un déplacement dans l'Aisne.

Pour François Bayrou, l'enjeu est de taille, comme le souligne Le Figaro. La CMP doit s'achever ce vendredi, et si aucun accord n'est trouvé, l'exécutif pourrait être contraint de recourir au 49.3, déclenchant automatiquement une motion de censure de la France insoumise. Une éventualité qui ravive les tensions, alors que la situation politique reste fragile depuis la dissolution de l'Assemblée nationale et la chute du gouvernement précédent.