Italie : le gouvernement nie espionner des journalistes via WhatsApp
Ce mercredi soir, le gouvernement italien a formellement démenti l'utilisation d'un logiciel espion de la société Paragon Solutions visant des journalistes. Dans un communiqué, la présidence "exclut que les personnes protégées" par la loi "y compris les journalistes […] aient fait l'objet d'un contrôle de la part des services de renseignement et donc du gouvernement". Ce vendredi, WhatsApp, l'une des plateformes de Meta, a annoncé avoir intercepté et bloqué une opération d'espionnage menée par la société Paragon Solutions, visant environ 90 utilisateurs, dont des journalistes et des membres d'ONG. L'opération reposait sur des documents pdf piégés envoyés dans des groupes de discussion sur la messagerie via un logiciel espion commercialisé par l'entreprise israélienne.
Une question "particulièrement grave"
Le gouvernement italien estime qu'il s'agit d'une question "particulièrement grave" et a chargé l'Agence pour la cybersécurité nationale (ACN) d'enquêter. Contacté par l'ACN, le cabinet d'avocat Advant, qui représente WhatsApp, a indiqué que sept téléphones auraient été piégés par ce téléphone en Italie, refusant de dévoiler leurs identités par respect pour leur vie privée. Les sept personnes concernées ont été directement contactées par WhatsApp. Les autres téléphones piégés avaient pour indicatif la Belgique, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie, l'Autriche, Chypre, la République Tchèque, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Portugal, l'Espagne et la Suède.
Luca Casarini, chef de mission de l'ONG humanitaire Mediterranea Saving Humans, fait partie des sept personnes visées en Italie. Il en a parlé au quotidien La Repubblica. "J'ai reçu un message directement de WhatsApp. J'ai contacté […] le Canada, l'équipe de recherche The Citizen Lab de l'Université de Toronto qui est la même ayant servi de consultant à WhatsApp", a-t-il détaillé au quotidien.