Valence mise sur l'intelligence artificielle avec un data center de 450 millions d'euros

Valence mise sur l'intelligence artificielle avec un data center de 450 millions d'euros L'entreprise Sesterce prévoit d'y installer une infrastructure capable de traiter des volumes massifs de données. Le site sélectionné bénéficie d'une connexion ultra-rapide et d'une alimentation énergétique adaptée aux exigences du projet.

Un data center dédié à l'intelligence artificielle va être implanté sur le parc d'activités de Rovaltain, près de la gare TGV de Valence. Porté par l'entreprise marseillaise Sesterce, ce projet représente un investissement privé de 450 millions d'euros et doit être opérationnel d'ici fin 2026. Il s'agit d'un des quatre supercalculateurs prévus en France dans le cadre du développement des infrastructures d'intelligence artificielle.

Un site précis et un investissement massif

Le choix de Valence pour accueillir cette infrastructure repose sur plusieurs critères. Situé dans la Drôme, le parc d'activités de Rovaltain bénéficie d'une connexion optimale avec la fibre noire, un réseau à très haut débit longeant la ligne TGV, ainsi que d'une alimentation électrique renforcée par le réseau RTE. De plus, la région dispose déjà d'un écosystème technologique actif, avec la présence d'entreprises comme Koesio et de l'école d'ingénieurs Esisar, qui a récemment reçu des financements de Google pour le développement de formations en cybersécurité.

L'ancien Pôle Ecotox, où devait initialement être installée une plateforme scientifique, a été retenu comme site d'implantation. Nicolas Daragon, président de Valence Romans Agglo, a souligné l'importance de ce projet : "On est le long de la fibre noire, la fibre la plus puissante qui va le long de la ligne TGV, et il y a déjà un écosystème sur le territoire", a-t-il déclaré à France Bleu.

L'investissement de 450 millions d'euros financera la première phase du projet, qui comprendra l'installation de 40 000 cartes graphiques nécessaires au fonctionnement du supercalculateur. Chaque carte graphique coûte entre 30 000 et 60 000 euros, ce qui explique l'ampleur du budget alloué aux équipements. La mise en service de la première tranche est prévue pour 2026, tandis que des extensions pourraient être réalisées d'ici 2029.

Un impact économique et technologique majeur

Le data center ne se limitera pas à l'entraînement et au déploiement de l'intelligence artificielle. Il devrait aussi générer environ 800 emplois directs et indirects selon la ville de Valence. Touchant plusieurs secteurs comme l'ingénierie, la cybersécurité, la logistique et la maintenance des infrastructures. Des acteurs majeurs du numérique pourraient également s'implanter autour de cette structure, renforçant la dynamique économique de la région.

Nicolas Daragon a estimé que "des entreprises du secteur, des grands noms de l'informatique et de l'Intelligence Artificielle vont s'installer autour de ce supercalculateur". En parallèle, Sesterce souhaite créer un campus dédié à l'intelligence artificielle, en partenariat avec des institutions locales, afin de former de nouveaux talents et d'accompagner l'évolution de ce secteur stratégique.

Des défis énergétiques et environnementaux

Comme tout centre de calcul intensif, le data center nécessitera une consommation énergétique importante, notamment pour le refroidissement des serveurs. Afin de limiter son impact environnemental, Sesterce prévoit d'utiliser un système de refroidissement à eau et de développer un réseau de récupération de chaleur pour alimenter le tissu industriel local.

"On travaille aujourd'hui sur des systèmes de récupération de chaleur pour réutiliser cette chaleur émise sur le tissu industriel et urbain", a expliqué Youssef El Manssouri, fondateur de Sesterce. Cette approche pourrait permettre de réduire la consommation énergétique et d'exploiter l'énergie générée par les serveurs pour d'autres usages industriels et urbains.

L'arrivée de cette infrastructure marque une étape clé dans le développement des capacités de calcul en France. Son implantation s'inscrit dans une stratégie nationale visant à renforcer les infrastructures de l'intelligence artificielle et à positionner le pays sur un secteur en pleine expansion.