Bitcoin sous les 90 000 dollars : entre incertitudes politiques et ventes massives

Bitcoin sous les 90 000 dollars : entre incertitudes politiques et ventes massives Le marché des cryptos traverse une période de forte volatilité, avec une baisse marquée des principales monnaies numériques.

Le Bitcoin a chuté sous la barre des 90 000 dollars ce mardi, atteignant son niveau le plus bas depuis mi-novembre. En l'espace de 24 heures, la principale cryptomonnaie du marché a perdu plus de 8%, entraînant l'ensemble du secteur dans sa baisse. Cette chute intervient dans un contexte de tensions économiques et politiques, marqué par l'incertitude autour de la présidence de Donald Trump et par d'importants retraits des fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin.

Incertitudes politiques et tensions économiques

Le Bitcoin a enregistré une baisse de près de 18% depuis son dernier record historique à 109 000 dollars atteint le 20 janvier, jour de l'investiture de Donald Trump. Selon les données de Coingecko, la capitalisation totale des cryptomonnaies a reculé de 9% en 24 heures, tombant brièvement sous les 3 000 milliards de dollars.

L'élection de Donald Trump avait initialement dopé le Bitcoin, porté par l'espoir d'une réglementation plus favorable aux cryptos. Mais depuis son arrivée au pouvoir, ses décisions économiques et commerciales génèrent une forte volatilité sur les marchés. L'annonce de nouveaux droits de douane sur plusieurs secteurs stratégiques, suivie de revirements successifs, a semé le doute chez les investisseurs.

Si on y ajoute "les droits de douane sur l'acier et l'aluminium prévus pour plus tard en mars, puis les droits de douane sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques à partir du 2 avril, et enfin les droits de douane réciproques à partir du 12 avril", cela fait planer "le risque d'un renforcement de la volatilité sur les marchés financiers", commente Derek Halpenny, analyste chez MUFG, cité par Le Figaro.

L'incertitude géopolitique joue également un rôle clé. Donald Trump a multiplié les déclarations sur l'Ukraine et la Russie, alimentant des craintes d'instabilité à l'échelle internationale. Le président français Emmanuel Macron a pourtant déclaré lundi qu'il voyait "un chemin" avec Donald Trump pour trouver une issue à la guerre en Ukraine.

Les retraits massifs des ETF Bitcoin amplifient la chute

Les ETF Bitcoin, lancés en janvier 2024, avaient fortement contribué à l'ascension du Bitcoin ces derniers mois. Toutefois, la tendance s'est inversée ces dernières semaines, avec des sorties nettes importantes. Ce lundi, ces fonds ont enregistré des retraits de plus d'un demi-milliard de dollars, marquant la cinquième plus forte sortie depuis leur lancement.

"Cela suggère que la vague initiale d'investisseurs intéressés par les actifs numériques est désormais entièrement allouée. À l'avenir, les ETF auront besoin d'une nouvelle demande ou d'un catalyseur de marché plus large pour relancer les flux entrants", analyse Valentin Fournier, cité par Les Echos.

Dans ce contexte, l'Ether, deuxième cryptomonnaie en valeur totale, a perdu 11,4% en 24 heures, tombant autour des 2 381 dollars. Solana et XRP, également très exposés, ont chuté respectivement de 14,4% et 15,5%.

Une accumulation de facteurs négatifs sur le marché des cryptos

Outre la politique économique américaine et les sorties de capitaux des ETF, le marché des cryptomonnaies a été fragilisé par un autre événement : le piratage de la plateforme Bybit. Ce vendredi 21 février, une attaque massive a entraîné la perte de 1,5 milliard de dollars, accentuant la nervosité des investisseurs.

Parallèlement, certaines entreprises continuent d'investir massivement dans le Bitcoin. La société japonaise Metaplanet a annoncé l'acquisition de 135 BTC supplémentaires, portant son total à 2 235 BTC. Depuis début 2024, l'entreprise a fait du Bitcoin un élément central de sa stratégie, avec un objectif de 10 000 BTC d'ici fin 2025, selon Coindesk.

Malgré ces achats institutionnels, la tendance actuelle du marché reste baissière, alimentée par la prudence des investisseurs face aux incertitudes économiques et géopolitiques.