Meta déploie son IA en Europe, mais avec des fonctionnalités limitées

Meta déploie son IA en Europe, mais avec des fonctionnalités limitées En raison des régulations en vigueur, la version européenne de Meta AI se distingue de celle déployée aux États-Unis. Son développement a nécessité des ajustements, notamment sur l'accès aux données et la nature des contenus générés.

Un an après son lancement aux États-Unis, Meta déploie progressivement son assistant d'intelligence artificielle, Meta AI, dans 41 pays européens et 21 territoires d'outre-mer. Cette version est privée de certaines fonctionnalités, notamment la génération d'images, en raison des réglementations en vigueur sur le continent.

Un déploiement retardé par les régulations européennes

Meta AI devait initialement être lancé plus tôt en Europe, mais l'entreprise a dû ajuster son fonctionnement pour se conformer aux exigences du Règlement général sur la protection des données (RGPD) et aux règles sur les marchés numériques. "Il nous a fallu plus de temps que prévu pour déployer notre technologie d'IA en Europe, car nous continuons à naviguer dans un système réglementaire européen complexe, mais nous sommes heureux d'y être enfin parvenus", a expliqué Meta dans un communiqué, relayé par Le Figaro.

Mark Zuckerberg, PDG de Meta, avait publiquement critiqué la complexité du cadre réglementaire européen. Dans une tribune co-signée avec Daniel Ek, PDG de Spotify, il a estimé que ces règles "freinaient l'innovation et les développeurs", pointant des "mises en œuvre incohérentes" des lois sur le numérique en Europe, selon L'Usine Digitale.

Un assistant IA aux fonctionnalités restreintes

Meta AI permettra aux utilisateurs européens de poser des questions directement via Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp, sans passer par des moteurs de recherche externes. Cependant, cette version diffère de celle déployée aux États-Unis. Elle ne comprend pas de fonctionnalités de génération d'images ou d'édition de photos, contrairement à ce qui est disponible outre-Atlantique.

D'autre part, Meta a dû modifier l'entraînement de son IA pour se conformer aux exigences des régulateurs européens. L'entreprise a confirmé que l'assistant n'a pas été entraîné sur des données d'utilisateurs européens. "Le lancement de Meta AI sur le vieux continent est le fruit d'un an d'échanges avec les régulateurs européens", a expliqué Ellie Heatrick, porte-parole de l'entreprise.

Objectif : un milliard d'utilisateurs

Meta revendique déjà 700 millions d'utilisateurs actifs par mois pour son assistant d'intelligence artificielle. L'entreprise a annoncé qu'elle prévoyait d'investir entre 60 et 65 milliards de dollars cette année pour développer ses infrastructures d'IA. "Je m'attends à ce qu'un assistant IA dépasse le milliard d'utilisateurs cette année et, pour moi, ce sera Meta AI", a déclaré Mark Zuckerberg lors de la présentation des résultats annuels de Meta, fin janvier.

Malgré ses fonctionnalités restreintes en Europe, l'entreprise espère que l'adoption de Meta AI permettra de concurrencer ChatGPT d'OpenAI, Gemini de Google et Claude d'Anthropic. Le déploiement est prévu progressivement dans les prochaines semaines.