Déficit public : l'exécutif s'attaque aux agences pour économiser 3 milliards

Déficit public : l'exécutif s'attaque aux agences pour économiser 3 milliards Cette opération de rationalisation, attendue pour le budget 2026, s'inscrit dans un effort global de réduction de 90 milliards d'euros.

Face à un déficit public toujours élevé, le gouvernement prévoit de supprimer ou de fusionner un tiers des agences et opérateurs de l'État d'ici la fin de l'année 2025.

Une réorganisation ciblée pour réduire les dépenses

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé le 27 avril que le gouvernement préparait une réforme des agences publiques visant la suppression ou la fusion d'environ un tiers d'entre elles, à l'exclusion des universités. Elle a déclaré sur Europe 1 et CNews que "l'État va faire du ménage dans son organisation" et qu'"il n'y a pas de l'argent de l'État, il n'y a que l'argent des Français", citée dans Le Monde. L'exécutif espère ainsi dégager entre 2 et 3 milliards d'euros d'économies.

En 2024, le déficit public a atteint 5,8% du produit intérieur brut. Le gouvernement prévoit de le ramener à 5,4% en 2025, puis à 4,6% en 2026. Cela représente un effort global de 90 milliards d'euros sur trois ans.

Aujourd'hui, les opérateurs de l'État et agences concernées emploient environ 180 000 personnes. Ce chiffre dépasse celui des effectifs de la gendarmerie nationale, comme l'a rappelé Amélie de Montchalin lors de son intervention, selon Les Échos. Ces entités reçoivent près de 77 milliards d'euros de financements publics, selon les données du projet de loi de finances 2025 mentionnées dans Le Dauphiné Libéré.

Le gouvernement n'a pas détaillé la liste des structures visées. Toutefois, certaines avaient été évoquées au Sénat en début d'année, comme l'Agence bio, l'Office français de la biodiversité, l'Ademe ou encore la Commission nationale du débat public. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, ne s'était pas opposée à un amendement du Sénat prévoyant la disparition de l'Agence bio.

Des suppressions d'agences sans licenciements massifs

La réduction d'effectifs envisagée par le gouvernement ne passera pas par des licenciements. Amélie de Montchalin a précisé sur CNews et Europe 1, que "vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale".

La réforme des agences publiques s'appuie également sur un travail mené sous l'autorité du Premier ministre. Une première phase de diagnostic est en cours, pilotée par les plus hautes autorités administratives. En parallèle, une commission d'enquête du Sénat auditionnera Amélie de Montchalin à la mi-mai. Elle a précisé : "Je serai auditionnée par une commission du Sénat mi-mai, je ferai des annonces à ce moment-là".