Le taxi sans chauffeur de Tesla est enfin là, mais sous haute surveillance
Un véhicule sans volant ni pédales, qui s'arrête devant chez soi sans qu'un conducteur intervienne. À Austin, cette image n'est plus un scénario de science-fiction. Tesla a donné le coup d'envoi de son service de taxi autonome, avec des trajets proposés à quelques clients sélectionnés. Une avancée technologique majeure pour la marque d'Elon Musk, qui arrive pourtant avec plusieurs années de retard sur ses concurrents directs. Et une expérimentation qui soulève déjà des questions sur la fiabilité du système et les ambitions réelles du constructeur.
Un lancement très encadré pour une technologie encore fragile
Le service a été inauguré dans un secteur restreint de la ville d'Austin, au Texas, avec quelques Tesla Model Y et des passagers triés sur le volet. Selon BFM TV, le trajet coûte actuellement 4,20 dollars et se réserve via une application dédiée. Chaque véhicule roule sans conducteur visible, mais un superviseur salarié reste assis sur le siège passager.
Pour l'instant, seuls une dizaine de véhicules circulent. Le constructeur annonce une montée en puissance progressive dans les semaines à venir. Ce déploiement s'effectue dans un État où la législation reste souple, mais une nouvelle loi, qui entrera en vigueur en septembre, imposera un plan d'interaction avec les services d'urgence. Des élus démocrates ont déjà demandé à Tesla de prouver que le service respecte cette future réglementation.
Tesla veut combler son retard sur Waymo et ses concurrents
Le lancement du robotaxi Tesla intervient alors que des entreprises comme Waymo, filiale de Google, déploient déjà leurs services dans plusieurs villes depuis 2021. D'après Sud Ouest, six opérateurs de véhicules autonomes sont actuellement recensés dans les rues d'Austin, dont Zoox (Amazon), Motional (Hyundai) et ADMT (Volkswagen).
Elon Musk a lui-même reconnu les multiples retards accumulés et a justifié la prudence de ce lancement par des exigences de sécurité. Initialement prévue pour le 12 juin, la mise en circulation des taxis sans chauffeur a été repoussée à plusieurs reprises. Le dirigeant affirme désormais que Tesla pourrait atteindre le millier de véhicules en quelques mois, avant un déploiement à grande échelle dans des villes comme San Francisco ou Los Angeles. Le modèle Cybercab, entièrement autonome et sans commandes physiques, est annoncé pour 2026.
La conduite autonome, une manne potentielle à 1 000 milliards
Si ce projet suscite autant d'attention, c'est aussi en raison de l'enjeu économique colossal qu'il représente. Selon le Journal du Québec, l'intelligence artificielle embarquée dans ces taxis autonomes pourrait faire grimper la valorisation de Tesla d'au moins 1 000 milliards de dollars. L'entreprise prévoit de permettre aux propriétaires ayant souscrit à l'option Full Self-Driving de proposer leur véhicule à la location lorsqu'il n'est pas utilisé.
Mais le scepticisme reste fort. Le cabinet Elazar Advisors a fait part de ses doutes sur le degré d'autonomie réel du système, estimant que certains robotaxis pourraient être pilotés à distance. De son côté, l'agence américaine de sécurité routière (NHTSA) a demandé des informations supplémentaires à Tesla pour évaluer le fonctionnement de cette technologie, alors qu'une enquête a été ouverte après plusieurs accidents impliquant le FSD.
Tesla assure que ses véhicules respectent les normes en vigueur et ne nécessitent pas de validation préalable. Mais dans ce secteur encore jeune, la confiance du public pourrait se gagner aussi vite qu'elle peut se perdre.