Face à ses limites en IA, Apple envisage de s'appuyer sur OpenAI ou Anthropic
Apple envisage d'abandonner le développement de certains modèles d'intelligence artificielle internes au profit de solutions conçues par OpenAI ou Anthropic, pour moderniser Siri. Cette possibilité est actuellement à l'étude.
Apple teste des modèles tiers pour relancer Siri
En 2024, Apple avait annoncé de nouvelles fonctions IA, dont une version améliorée de Siri capable d'analyser le contenu à l'écran et de s'adapter à l'utilisateur. Ces fonctionnalités, initialement attendues pour 2025, ont été repoussées. Certaines publicités ont également été retirées, selon Quartz.
Selon des informations obtenues par Bloomberg, Apple discute avec OpenAI et Anthropic pour entraîner des versions de ChatGPT et Claude, destinées à être testées sur ses serveurs cloud privés. Ces discussions, encore exploratoires, visent à déterminer si une telle intégration permettrait de compenser les difficultés rencontrées par les équipes internes. Le projet parallèle "LLM Siri", basé sur les modèles développés en interne, reste actif.
Le modèle Claude aurait été jugé particulièrement prometteur. Adrian Perica, vice-président chargé du développement corporate, a engagé des échanges avec Anthropic. Les négociations se heurtent toutefois à des désaccords financiers. La start-up réclamant un contrat annuel de plusieurs milliards de dollars.
Craig Federighi, vice-président en charge des logiciels, aurait lui-même demandé à son équipe "de regarder les outils existants en externe". Mike Rockwell, responsable de Siri, a supervisé les tests après avoir récupéré ce périmètre, précédemment sous la responsabilité de John Giannandrea.
Des départs et tensions au sein de l'équipe IA
Le recours à des solutions externes provoque des remous internes. Selon Bloomberg, "des membres ont indiqué en interne qu'ils n'étaient pas satisfaits que la société envisage une technologie tierce, ce qui laisse entendre qu'ils sont partiellement responsables des limites de l'IA actuelle".
L'équipe en charge des modèles fondation est dirigée par Ruoming Pang, un ancien de Google, sous la supervision de Daphne Luong. Elle comprend une centaine d'ingénieurs. Le départ récent de Tom Gunter, spécialiste des grands modèles de langage, a fragilisé l'équipe. D'autres collaborateurs, à l'origine de MLX, ont menacé de quitter l'entreprise avant d'être retenus grâce à des contre-propositions.
Le niveau de rémunération est également évoqué. Les Échos rapportent que Meta a proposé des sommes astronomiques pour débaucher des talents chez ses concurrents, jusqu'à 100 millions de dollars de bonus, alors qu'Apple serait en dessous des standards du marché.
Un compromis envisagé autour des données et des infrastructures
Pour préserver la confidentialité des données, Apple souhaite que les modèles externes fonctionnent sur ses propres serveurs, les Private Cloud Compute, reposant sur ses puces maison. Cette architecture permettrait d'éviter l'externalisation du traitement, point crucial pour la marque.
Apple propose déjà aux développeurs tiers d'exploiter ses modèles IA embarqués sur les appareils, pour des tâches simples comme les résumés de texte ou la création de Genmojis. En revanche, l'accès aux modèles cloud reste limité.
Apple a aussi exploré d'autres pistes, comme un possible rachat de la start-up Perplexity ou un contact avec Thinking Machine, fondée par Mira Murati. Aucun accord n'a été conclu.