Pour dominer l'IA, Donald Trump lance de grands chantiers dans l'énergie

Adrien Bar Hiyé

Pour dominer l'IA, Donald Trump lance de grands chantiers dans l'énergie Face à la pression croissante sur les infrastructures électriques, plusieurs acteurs majeurs ont dévoilé des projets de longue durée dans le nord-est des États-Unis, marquant un tournant dans la distribution des investissements industriels.

Lors d'un sommet organisé à Pittsburgh ce 15 juillet, Donald Trump a annoncé un ensemble d'investissements privés majeurs pour soutenir le développement de l'intelligence artificielle aux États-Unis, avec un accent particulier sur la Pennsylvanie et l'infrastructure énergétique nécessaire à l'essor des centres de données.

Un afflux de capitaux privés pour alimenter l'intelligence artificielle

Réunis à l'université Carnegie Mellon, plusieurs grands dirigeants du secteur technologique, énergétique et financier ont présenté des projets d'envergure visant à faire de la Pennsylvanie un pôle majeur de l'intelligence artificielle. Le montant global annoncé s'élève à environ 90 milliards de dollars. Ces engagements portent sur la construction de data centers, l'accès à de nouvelles capacités électriques et le développement de programmes de formation ou de soutien à l'écosystème local.

Parmi les principales annonces : Google a signé un contrat de 20 ans avec Brookfield Asset Management pour exploiter deux centrales hydroélectriques dans l'État, avec une capacité totale allant jusqu'à 3 gigawatts. Blackstone prévoit quant à elle d'investir 25 milliards de dollars dans les infrastructures énergétiques et les centres de traitement de données en Pennsylvanie, selon CNN.

CoreWeave a indiqué de son côté un investissement de 6 milliards de dollars dans un nouveau centre d'intelligence artificielle. Ces projets interviennent alors que la demande en électricité du secteur atteint des niveaux inédits. Selon une estimation relayée par Le Figaro, les besoins énergétiques des entreprises technologiques américaines liés à l'IA pourraient égaler ceux de 5 millions de foyers d'ici à 2028.

Lors de l'événement, Donald Trump a déclaré : "Nous construisons un avenir dans lequel les travailleurs américains produiront l'énergie, fabriqueront l'acier et géreront les installations comme jamais auparavant".

Des géants de la tech et de l'énergie rassemblés autour d'un même objectif

De nombreuses entreprises ont répondu à l'appel de la présidence pour alimenter le développement de l'IA. Parmi les figures présentes figuraient Ruth Porat, directrice des investissements de Google, Dario Amodei, PDG d'Anthropic, Darren Woods d'ExxonMobil, Larry Fink pour BlackRock, ainsi que des représentants de Microsoft, Oracle, Meta et Brookfield. Ces dirigeants ont soutenu l'approche du gouvernement visant à concentrer les efforts sur le territoire national.

"Nous soutenons la directive claire et urgente du président Trump pour que notre pays investisse dans l'IA afin que l'Amérique continue d'être leader dans l'IA", a déclaré Ruth Porat lors du rendez-vous.

L'événement s'est également inscrit dans une dynamique plus large, initiée par l'administration Trump en janvier avec le lancement du projet "Stargate", qui prévoit jusqu'à 500 milliards de dollars d'investissements dans les infrastructures liées à l'intelligence artificielle. Ce projet inclut des participations d'OpenAI, d'Oracle et de SoftBank, notamment pour soutenir la phase initiale.

D'après Reuters, l'administration américaine envisage de nouvelles mesures réglementaires dans les semaines à venir pour faciliter l'accès des centres de données au réseau électrique et réduire les délais d'autorisation de construction, notamment via un permis fédéral simplifié basé sur le Clean Water Act.