Renaissance, MoDem, Horizons : A l'Élysée, un déjeuner pour tenter de réconcilier le "bloc central"
Quelques heures après les représentants de la gauche, les dirigeants du camp présidentiel sont à leur tour conviés au palais présidentiel ce vendredi. Les chefs de partis et les présidents des groupes parlementaires de Renaissance, d'Horizons et du MoDem sont attendus à partir de 13h pour un déjeuner. Alors que certains participants confient au Monde qu'ils "auraient préféré" être reçus séparément, Emmanuel Macron a fait le choix d'afficher une image d'unité du "bloc central".
Un bloc pourtant très fragilisé depuis la dissolution de l'Assemblée, décidée unilatéralement par Emmanuel Macron. Chez Horizons, on considère même que "le bloc politique a été dissous en même temps que" la chambre basse du Parlement. Edouard Philippe n'a pas cessé de prendre ses distances avec la décision d'Emmanuel Macron. D'ailleurs, alors que Gabriel Attal défend l'idée d'une "plateforme commune" aux trois partis, l'idée est balayée par ses alliés : "Ce n'est pas le sujet", tranche le patron des députés du MoDem, Marc Fesneau. "Ça ne sert à rien. Nous sommes des partis politiques distincts", abonde son homologue d'Horizons, Laurent Marcangeli.
En signe de son indépendance, ce dernier a pris dès le 12 août l'initiative d'écrire à ses collègues députés pour les inviter à bâtir "une majorité permettant à la France d'être gouvernée"... un jour avant un courrier similaire de Gabriel Attal présentant son "pacte d'action". Et si tous appellent à bâtir des compromis avec d'autres forces politiques du Parlement, la nature de ces compromis divise : par exemple, le MoDem se dit prêt à revenir sur la réforme des retraites pour tendre la main à la gauche, en chœur avec ses alliés de l'UDI... réponse implacable du patron des sénateurs macronistes, François Patriat : "Hors de question !"
Des désaccords sur la formation du nouveau gouvernement
La stratégie à adopter face aux résultats des législatives divise aussi : tandis que Renaissance et Horizons peuvent envisager des accords texte par texte à l'Assemblée, le MoDem pousse pour la constitution d'un gouvernement de coalition : "Ça ne peut pas être texte par texte. On a essayé pendant les deux dernières années et on a vu les limites de l'exercice", soutient Marc Fesneau.
Le patron du MoDem, François Bayrou, exhorte donc Emmanuel Macron à "prendre l'initiative" de "former un vrai gouvernement", en excluant d'office les partis qui "ne veulent pas s'entendre", selon Le Figaro. Mais pour ses alliés, le chef de l'Etat ne peut plus exercer le pouvoir comme il l'a fait jusqu'alors : Emmanuel Macron "pourra à la rigueur avoir une discussion avec le Premier ministre sur les domaines régaliens, mais il ne pourra pas refuser des ministres", estime Laurent Marcangeli. Même Gabriel Attal, nouveau président des députés Renaissance, estime, selon son entourage, que '"l'épicentre du pouvoir a clairement basculé vers le Parlement".