Les chefs de file du camp présidentiel mettent leur véto sur la présence d'insoumis au gouvernement
C'est au compte-goutte que sont arrivés les chefs de file de Renaissance, d'Horizons et du MoDem, ce vendredi à la mi-journée au palais présidentiel. Autour d'un déjeuner, Emmanuel Macron a donné la parole à Gabriel Attal, à Édouard Philippe et enfin, à François Bayrou. Les trois hommes se sont rapidement entendus sur un point : leur refus d'un gouvernement incluant des ministres issus de La France insoumise.
Même véto posé quelques heures plus tard par Laurent Wauquiez, à la sortie de sa réunion avec Emmanuel Macron : les députés de la Droite républicaine voteront "immédiatement une motion de censure" contre tout gouvernement comprenant des insoumis, a affirmé le patron du groupe LR (canal historique). En juillet, le Rassemblement national avait défendu une position similaire.
Macron "ne souhaite pas jouer avec les institutions"
Or, le Nouveau Front Populaire a martelé ce matin son unité : lors de son entrevue avec le chef de l'Etat, Lucie Castets a confirmé que si elle était nommée à Matignon, certains ministres seraient choisis au sein de La France insoumise.
Emmanuel Macron prendra-t-il le risque de nommer une Première ministre dont le gouvernement serait sans doute immédiatement renversé ? Selon un participant au déjeuner du camp présidentiel qui s'est confié à BFMTV, le président ne prendra pas ce risque : "Il ne souhaite pas jouer avec les institutions, nommer Castets puis attendre qu'elle soit censurée."
Pourtant, le Nouveau Front Populaire affichait un certain optimisme ce matin, en quittant le palais présidentiel : selon Olivier Faure (PS), le chef de l'Etat avait admis au cours de l'entrevue que "l'ensemble des forces" du NFP, "qui avaient toutes participé au front républicain" lors des législatives, étaient "parfaitement légitimes" à "gouverner". Des déclarations, confirmées plus tard par Fabien Roussel (PCF), qui semblaient donc inclure La France insoumise dans un possible gouvernement.