Un gouvernement du NFP sans LFI serait-il censuré ? Mélenchon teste la droite et les macronistes

Un gouvernement du NFP sans LFI serait-il censuré ? Mélenchon teste la droite et les macronistes Le fondateur de La France insoumise a ouvert la porte à un gouvernement du Nouveau Front Populaire sans ministres issus de son parti. Un coup de pression sur ses adversaires, qui menacent la gauche de censure.

Un gouvernement du Nouveau Front Populaire serait-il automatiquement renversé par une motion de censure ? C'est la question qu'a posé Emmanuel Macron à son camp, ainsi qu'à la droite, lors d'une série de consultations entamées vendredi 23 août. Réponse des chefs de file de Renaissance, du MoDem, d'Horizons et de la Droite Républicaine : tout exécutif comportant des membres de La France insoumise sera censuré.

Face à cet argument, Jean-Luc Mélenchon a décidé de défier ses adversaires. "Nous ne serons jamais du côté du problème", a affirmé l'insoumis samedi sur TF1, avant de poser à son tour une question aux chefs de partis du camp présidentiel et de la droite : "Le gouvernement de Mme Lucie Castets, s'il ne comportait aucun ministre insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d'appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives ?"

"Répondez-nous", a exigé Jean-Luc Mélenchon. "Car si vous nous répondez 'non', alors on dira : les ministre insoumis, en fait, c'est un prétexte. C'est du programme dont vous ne voulez pas", a-t-il pointé. Une initiative saluée par l'ensemble des chefs de partis du Nouveau Front Populaire, qui ont à leur tour pressé leurs adversaires de répondre.

Un programme "dangereux pour le pays"

Un gouvernement de gauche sans insoumis échapperait-il à la censure ? Les premières réponses venues de la droite et du centre confirment l'intuition de Jean-Luc Mélenchon. "Pour nous, c'est non aux ministres LFI et non à un programme inspiré par LFI. Nous sommes opposés à leur participation à un gouvernement, comme à leurs idées", a rapidement tranché le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, sur X.

"C'est une blague et [Jean-Luc Mélenchon] est parfaitement conscient du tour de passe-passe qu'il essaie de faire", à son tour réagi François Bayrou ce dimanche sur LCI. Pour le chef du MoDem, "l'opposition à la formation d'un gouvernement autour de LFI, ce n'est pas du tout pour des questions d'étiquette, de personnalité, ni même de style", mais "principalement en raison du programme qui est annoncé", qu'il juge "dangereux pour le pays".

Même son de cloche du côté de Laurent Marcangeli : dans les colonnes du Figaro, le patron des députés d'Horizons a estimé ce dimanche que le programme du nouveau Front Populaire, "s'il était appliqué, provoquerait une crise" et s'est engagé à s'y opposer "avec tous les instruments que la Constitution nous offre", y compris "le vote d'une motion de censure".