Un "front économique" face à l'instabilité politique : quelle est le projet du Medef ?
A la rentrée du Medef, la crise politique était sur toutes les lèvres. Les patrons français se sont retrouvés ce lundi au parc Longchamp, près de Paris, pour leur annuelle rencontre estivale. L'occasion pour leur président, Patrick Martin, d'annoncer la formation d'un "front économique". De quoi s'agit-il ?
"Le Medef a décidé de lancer un 'front économique', associant des chefs d'entreprise, des économistes et des think-tanks pour peser dans le débat et éviter que nos décideurs ne s'égarent", indiquait Patrick Martin au Figaro ce week-end. Mais encore ? "Nous nous mettons en ordre de bataille, en vue des prochaines échéances électorales, afin de défendre nos convictions et d'influencer la décision publique, qui ne prend pas assez en compte l'état de l'économie et l'état du monde", expliquait le chef d'entreprise.
Plus précisément, le "front économique" annoncé pourrait prendre la forme d'une coalition visant à "établir un programme en matière de productivité, d'énergie, d'innovation qui permette à l'économie française de tenir", selon les informations de Franceinfo.
"Imposer le primat de l'économie"
Devant les patrons, Patrick Martin a répété lundi l'objectif du Medef d'"étendre son influence", selon Le Monde. Dans cette perspective, il a estimé que les élections européennes avaient constitué un "cas d'école" en matière de capacité du patronat à peser sur la campagne. En vue "d'échéances électorales prochaines, nous mobiliserons plus encore notre réseau auprès des élus nationaux et locaux", a-t-il promis, déterminé à "imposer le primat de l'économie dans le débat et la décision publics".
En attendant les prochaines élections, le Medef a bien saisi que le cœur du pouvoir s'était déplacé du gouvernement au Parlement depuis les législatives anticipées. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les présidents des deux chambres du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ont été conviés à ouvrir l'université d'été des entrepreneurs français, un honneur habituellement laissé à des ministres. Patrick Martin l'a confirmé au Figaro : "Nous avons toujours travaillé avec le Parlement, mais nous allons y allouer dorénavant beaucoup plus de moyens, et être encore plus au contact des parlementaires dans leurs territoires."