La crise politique réveille les divisions au Parti socialiste
"Le parti est au bord de la rupture", a tranché Hélène Geoffroy lors du bureau national des socialistes, selon Le Monde. L'organe exécutif du PS se réunissait mardi 27 août à l'appel de ses deux courants minoritaires, l'un porté par la maire de Vaulx-en-Velin, l'autre par le maire de Rouen Laurent Mayer-Rossignol. Tous deux ont saisi l'occasion pour déverser leurs reproches à l'encontre du premier secrétaire Olivier Faure, exacerbés par la crise politique en cours.
Dernière prise de position controversée en date : le refus d'Olivier Faure de participer à la deuxième salve de concertations à l'Elysée en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre. "J'assume qu'il nous faut reprendre des discussions avec le président de la République", a défendu Hélène Geoffroy mardi soir, selon Le Point, arguant : "Il nous sera reproché par tous les électeurs, les nôtres et ceux du front républicain, de n'avoir pas essayé jusqu'au bout."
"Aucun socialiste ne souhaite être le ministre d'Emmanuel Macron"
Les opposants internes à Olivier Faure lui reprochent plus globalement son manque de consultation : le bureau national n'a pas eu son mot à dire sur le choix de Lucie Castets pour représenter le Nouveau Front Populaire. Pas plus que lorsque Oliver Faure a décrété que tout gouvernement qui ne serait pas dirigé par Lucie Castets serait censuré par les députés socialistes.
Sur ce dernier point, le premier secrétaire a concédé qu'un Premier ministre de gauche ne serait pas nécessairement censuré, sauf s'il prolongeait "la politique d'Emmanuel Macron". Une ligne sur laquelle tout le monde est tombé d'accord : "Aucun socialiste ne souhaite être le ministre d'Emmanuel Macron", a confirmé Nicolas Mayer-Rossignol.
Le "problème" Mélenchon
Autre incontournable de la réunion : les rapports entretenus entre le parti socialiste et Jean-Luc Mélenchon. "Nous ne pouvons pas être des supplétifs de La France insoumise", a martelé Hélène Geoffroy. De son côté, Olivier Faure a reconnu que Mélenchon était un "problème", tout en reprochant à ses opposants d'en faire une obsession. Il s''est toutefois plié, pour l'heure, au refus du PS de se joindre à l'appel à manifester le 7 septembre, pourtant relayé par les autres composantes du Nouveau Front Populaire.
Les dissidents internes à la ligne Faure n'en resteront pas là. Ils ont prévu de se réunir dès ce vendredi, jour de l'ouverture de l'université d'été du Parti socialiste à Blois. Un campus qui s'annonce encore sous tension.