Le déficit public pour l'année 2024 pourrait atteindre 5,6% du PIB, alerte Bercy
Loin de se résorber, le déficit public se creuse, à en croire Bercy. Ce lundi, le ministère de l'Economie et des Finances a adressé plusieurs documents budgétaires aux commissions des Finances des deux chambres du Parlement, ainsi qu'aux rapporteurs généraux du Budget. Dans une note consultée par l'AFP, les ministres démissionnaires Bruno Le Maire et Thomas Cazenave révisent à la hausse les prévisions de déficit public pour l'année 2024 : celui-ci pourrait s'élever à 5,6% du PIB, contre les 5,1% annoncés.
La France continuerait donc de creuser son déficit au-dessus du seuil fatidique des 5%, fixé par Bruxelles. Un seuil qui a déjà été dépassé en 2023 (5,5%), coûtant au pays l'ouverture d'une procédure pour déficit excessif par la Commission européenne. Le ministère évoque même un nouveau dérapage qui pourrait atteindre 6,2 % du PIB pour l'année 2025.
Le Maire appelle à engager 16 milliards d'économies
Dans son courrier aux parlementaires, le ministère pointe deux raisons au creusement du déficit : "Les recettes de TVA, d'impôt sur le revenu et d'impôt sur les sociétés pourraient être moins élevées que prévu", signale-t-on d'abord. Par ailleurs, le déficit est creusé par "l'augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités" (communes, départements, régions) : un surcroît de dépenses qui pourrait "dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d'euros par rapport" à la trajectoire présentée à Bruxelles au printemps.
Bruno Le Maire urge donc son successeur à engager 16 milliards d'économies sur le budget de l'année en cours. Il invite également le prochain gouvernement à "modifier" à la lumière de ces nouvelles prévisions les "éléments préparés" pour le budget de l'année 2025, "à la fois en matière de recette et de dépense". Le locataire de Bercy réitère ainsi son appel à l'austérité, lui qui défendait déjà fin juillet des coupes "significatives" dans le budget en préparation. Pour l'heure, Matignon a opté pour un gel des dépenses de l'Etat. Une décision qui pourrait tout à fait être révisée par le nouveau Premier ministre.