La gauche annonce qu'elle censurera Michel Barnier, le RN attendra son discours de politique générale
Les quatre principaux partis du Nouveau Front Populaire devraient censurer le gouvernement de Michel Barnier. Le RN, quant à lui, jugera "sur pièce".
"Un vrai scandale", "un coup de force", "le déni de démocratie porté à son apogée"... A gauche, la nomination d'un Premier ministre issu de la droite, Michel Barnier, suscite l'indignation, deux mois après la victoire du Nouveau Front Populaire aux élections législatives. Déjà, les appels à censurer le futur gouvernement sont unanimes au sein de la coalition.
"Michel Barnier ne dispose ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine", déclarent les socialistes dans un communiqué. Le parti à la rose dénonce le refus d'Emmanuel Macron de "désigner comme Premier ministre une personnalité issue du Nouveau Front Populaire" et sa décision d'imposer "le représentant d'une force politique sortie vaincue" des élections législatives. "Cette situation d'une extrême gravité n'est pas acceptable pour les démocrates que nous sommes. C'est pourquoi le groupe socialiste censurera le Gouvernement de Michel Barnier", tranche le communiqué.
"Personne ne peut avoir d'illusion sur la politique suivie"
"On va censurer", a également fait savoir Eric Coquerel, député de La France insoumise, sur BFMTV. Le président de la commission des Finances à l'Assemblée a rappelé la promesse de l'ensemble de la coalition de gauche de renverser tout gouvernement qui poursuivrait la politique d'Emmanuel Macron. Or, "personne ne peut avoir d'illusion sur la politique suivie" par le futur gouvernement Barnier, a estimé Coquerel.
"Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour combattre une politique qui tournerait le dos aux intérêts de la France, à commencer par la censure du gouvernement", ont pour leur part déclaré les communistes. "La nomination de Michel Barnier va à l'encontre des électeurs", a confirmé la présidente des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, sur Franceinfo. "Pour nous, ce sera une censure", a-t-elle conclu.
"Pas de censure automatique"
Du côté du RN, en revanche, pas de censure a priori du nouveau Premier ministre : "Nous jugerons sur pièces son discours de politique générale, ses arbitrages budgétaires et son action", a fait savoir Jordan Bardella sur X, avant de préciser : "Nous plaiderons pour que les urgences majeures des Français, le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration, soient enfin traitées, et nous nous réservons tout moyen politique d'action si ce n'était pas le cas dans les prochaines semaines."
Position similaire du côté du parti Renaissance, qui a déclaré sur X qu'il "n'y aura(it) pas de censure automatique du Premier ministre mais des exigences sur le fond sans chèque en blanc."