Déficit : "exclure" les hausses d'impôts "n'est pas sage", selon le gouverneur de la Banque de France

Déficit : "exclure" les hausses d'impôts "n'est pas sage", selon le gouverneur de la Banque de France En plus des économies de dépenses, François Villeroy de Galhau juge qu'un effort fiscal "exceptionnel et raisonnable" sera nécessaire de la part de "certaines grandes entreprises ou de certains gros contribuables".

Comment réduire le déficit public français pour le ramener progressivement en-dessous de la barre des 3% du PIB ? Pour le gouverneur de la Banque de France, le principal effort doit porter sur la réduction des dépenses. Pour autant, François Villeroy de Galhau estime qu'un effort fiscal au moins "temporaire" sera difficilement évitable.

"La bonne proportion, probablement, c'est que trois quarts de l'effort soit fait par des économies de dépenses", avance François Villeroy de Galhau sur BFMTV. Ce dernier appelle à "un effort juste et partagé" portant principalement sur "les dépenses de fonctionnement", sans toucher aux "dépenses d'avenir" telles que "l'éducation et le climat".

Le quatrième quart devrait en revanche provenir d'un effort fiscal, selon le gouverneur de la Banque de France : car "exclure complètement les hausses d'impôts, je crois que ça n'est pas sage, ça n'est pas réaliste", déclare-t-il. Il estime cependant qu'"il serait souhaitable de ne pas toucher aux classes moyennes", ni "aux PME, parce ça augmenterait leur attentisme et leur incertitude", ce qui handicaperait la reprise de la croissance.

"En cinq ans, c'est jouable"

François Villeroy de Galhau évoque donc plutôt un "effort exceptionnel et raisonnable de certaines grandes entreprises ou de certains gros contribuables". Une hausse d'impôt qui pourrait cependant être "temporaire" : "Par exemple, tant qu'on n'est pas revenus sous les 3% de déficit."

A quand ce retour sous les 3% ? Cela "ne peut pas se faire en trois ans" comme le souhaitait le précédent gouvernement, tranche le gouverneur de la Banque de France. "En cinq ans, c'est jouable", estime-t-il en revanche, à condition de consentir "un effort de 20 milliards d'euros par an environ", dont environ 5 milliards proviendraient donc de nouvelles recettes fiscales.