Comment Oxfam propose de dégager plus de 100 milliards d'euros de recettes fiscales
L'association dévoile 16 mesures fiscales qui permettraient de renflouer les caisses de l'Etat "sans augmenter la contribution de 70% des Français parmi les plus pauvres".
Alors que le gouvernement boucle un projet de loi de finances très contraint par la menace d'un déficit public record, Oxfam défend ses propres solutions : face à un exécutif qui entend privilégier les économies de dépenses, l'association propose plutôt de renflouer les caisses de l'Etat en agissant sur la fiscalité. Dans un rapport publié ce jeudi 26 septembre, Oxfam détaille ainsi 16 propositions qui, selon ses calculs, "permettraient de dégager au moins 101 milliards d'euros supplémentaires par an"
L'effort fiscal envisagé ciblerait les grosses fortunes et les grandes entreprises, "sans augmenter la contribution de 70% des Français parmi les plus pauvres, c'est-à-dire les personnes seules gagnant moins de 2 500 euros nets par mois", tient à préciser le rapport. Dans le détail, les propositions se découpent en trois axes : mettre en place "une fiscalité écologique juste", réformer la fiscalité des entreprises, mais aussi la fiscalité du capital.
Une taxation automatique des superprofits
La réforme de la fiscalité du capital proposée, tout d'abord, permettrait de dégager au minimum 23,5 milliards d'euros de recettes supplémentaires pour l'Etat, estime le rapport.
Par ailleurs, celui-ci prévoit 25 milliards d'euros de recettes issues d'une réforme de la fiscalité des entreprises. Oxfam plaide notamment pour une taxation automatique des superprofits des sociétés, c'est-à-dire "les bénéfices supplémentaires réalisés par une entreprise non pas grâce à des innovations technologiques ou des gains de productivité, mais en profitant de circonstances externes" (crise sanitaire, guerre etc.). L'organisation propose également un taux minimum mondial d'imposition des multinationales plus élevé que le plancher actuel de 15%.
Enfin, le rapport affirme qu'il est possible de dégager autour de 50 milliards d'euros grâce à "une fiscalité écologique juste". En plus d'abolir des niches fiscales "climaticides" telles que celle sur le kérosène, Oxfam propose ainsi de rétablir l'Impôt sur la fortune (ISF) en y ajoutant une "surtaxe carbone", afin de taxer davantage "les multimillionnaires et les milliardaires" détenant les "actifs financiers les plus polluants".