"L'État de droit n'est pas intangible" : les propos de Retailleau renforcent le malaise chez les macronistes
Les dernières sorties du ministre de l'Intérieur sur l'état de droit, mais aussi sur l'immigration, sont vivement critiquées par des membres du camp présidentiel.
Nouveau malaise dans les rangs macronistes. Ce week-end, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a livré dans la presse des positions qui n'ont pas tardé à faire bondir plusieurs personnalités du camp présidentiel. A commencer par des propos qui lui sont prêtés par le Journal du Dimanche : "L'État de droit, ça n'est pas intangible ni sacré", y déclare le ministre issu de la droite.
"C'est un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs. Mais la source de l'État de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain", ajoute Retailleau dans les colonnes du média.
"La démocratie est constitutive de l'Etat de droit et non l'inverse"
Interrogée sur les déclarations du ministre de l'Intérieur ce lundi 30 septembre, la présidente macroniste de l'Assemblée nationale s'est dit "assez inquiète" : "L'État de droit, c'est ce qui protège nos concitoyens", a contrattaqué Yaël Braun-Pivet sur France 2, martelant : "C'est le principe de séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. C'est l'égalité de tous devant la loi. C'est la hiérarchie des normes, c'est-à-dire qu'un ministre ne peut pas prendre toutes les dispositions qu'il souhaite."
"La démocratie est constitutive de l'Etat de droit et non l'inverse", a abondé le député du MoDem Erwan Balanant, sur X. Pour l'élu du Finistère, "le peuple souverain sans l'Etat de droit c'est la dérive immédiate vers le populisme et le rêve des extrêmes. Monsieur le Premier Ministre, recadrez votre ministre de l'intérieur", a-t-il exhorté Michel Barnier.
"L'immigration n'est pas une chance"
Dans le même temps, d'autres déclarations tenues par le ministre de l'Intérieur sur l'immigration faisaient polémique, à gauche mais aussi chez les macronistes : "Comme des millions de Français, je pense que l'immigration n'est pas une chance", déclarait-il ce dimanche sur LCI, regrettant que la Constitution française ne permette pas de référendum sur le sujet.
"On peut parler immigration sans dénigrer les Français qui en sont issus", a réagi l'ancienne porte-parole du gouvernement Attal, Prisca Thévenot, sur X. Celle qui est désormais députée dans le groupe Ensemble pour la République a insisté : "Notre langue permet de faire la différence entre immigration illégale et légale. La première est à combattre, la deuxième à contrôler. Ne pas faire la distinction fait le lit du RN."