Michel Barnier annonce une hausse fiscale pour "300 entreprises" pendant "un an ou deux"
Le Premier ministre Michel Barnier a précisé les contours d'une nouvelle contribution fiscale qui concernera 300 entreprises françaises générant plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Cette mesure, jugée temporaire, s'inscrit dans le cadre des efforts gouvernementaux pour redresser les finances publiques.
Un effort ciblé pour les plus grandes entreprises
Le plan dévoilé par Michel Barnier vise à réduire les dépenses publiques tout en mobilisant des ressources supplémentaires. Les 300 entreprises concernées par cette hausse temporaire réalisent chacune plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel.
Cette contribution exceptionnelle permettra, selon le Premier ministre, de générer des recettes pour soutenir le budget 2025. "Nous allons demander un effort aux plus grandes entreprises qui font plus de 1 milliard et un effort exceptionnel temporaire", a affirmé Michel Barnier lors de son intervention sur France 2, jeudi soir, relayé par France Bleu.
La mesure a suscité des réactions variées au sein des milieux économiques. Le Medef, organisation patronale française, a exprimé son inquiétude quant aux répercussions potentielles sur la croissance économique.
Cet effort "ne peut être atteint qu'en mobilisant d'abord et très principalement le levier de la réduction des dépenses publiques. Sans ce préalable, toute contribution supplémentaire des entreprises, nécessairement exceptionnelle et mesurée, serait incompréhensible", a réagi le Medef dans un communiqué cité par Le Figaro.
Le Premier ministre a toutefois insisté sur le caractère exceptionnel et temporaire de cette hausse : "Il n'y aura pas de choc fiscal", a-t-il tenu à rassurer, ajoutant que la majorité des entreprises françaises ne seraient pas concernées par cette contribution.
Une réponse à une situation budgétaire critique
Le contexte économique français, marqué par une dette publique grandissante, explique en partie cette décision. Le gouvernement est confronté à des dépenses annuelles d'environ 60 milliards d'euros uniquement pour le paiement des intérêts de la dette.
"750 euros de dette par Français chaque année", a souligné Michel Barnier lors de son intervention. Ce fardeau, couplé aux défis économiques post-pandémie, a poussé le gouvernement à solliciter un effort supplémentaire de la part des grandes entreprises, tout en tentant de préserver la compétitivité des PME.
L'objectif est de réduire la dette publique à hauteur de 60 milliards d'euros en 2025, dont un tiers sera assuré par ces hausses fiscales et deux tiers par des réductions de dépenses publiques.
Impact limité pour la majorité des entreprises
Michel Barnier a insisté sur le fait que cette contribution exceptionnelle ne touchera qu'une infime partie des entreprises françaises. Sur les quatre millions de sociétés actives en France, seules les 300 plus grandes seront soumises à cette hausse fiscale temporaire.
Le gouvernement souhaite maintenir un climat de confiance au sein des PME en évitant toute augmentation des prélèvements fiscaux les concernant. Les efforts porteront en grande partie sur une meilleure utilisation des aides et des allégements fiscaux existants, notamment ceux liés aux charges sociales. Le secteur entrepreneurial reste toutefois divisé quant à l'efficacité de ces mesures.