Comment le Nouveau Front Populaire propose d'augmenter les recettes fiscales de 49 milliards d'euros

Comment le Nouveau Front Populaire propose d'augmenter les recettes fiscales de 49 milliards d'euros La coalition des gauches a présenté mercredi 10 mesures susceptibles de résorber le déficit public. Ces propositions feront l'objet d'amendements lors des débats sur les textes budgétaires.

"Si la stratégie du Nouveau Front populaire était mise en œuvre, nous nous redonnerions des marges de manœuvre budgétaires qui permettraient de financer les services publics" et de "préparer l'avenir", a affirmé Lucie Castets. Ce mercredi 9 octobre, celle-ci a tenu une conférence de presse, en compagnie des présidents des commissions des Finances de l'Assemblée et du Sénat, Eric Coquerel (LFI) et Claude Reynal (PS).

Les trois figures de la gauche unie ont détaillé en 10 mesures leurs propositions budgétaires visant à augmenter de 49 milliards d'euros les recettes fiscales de l'Etat et de la Sécurité sociale, "sans hausse d'impôt sur les classes moyennes et populaires". Un plan largement inspiré du programme élaboré par le Nouveau Front Populaire lors des législatives anticipées, et qui prendra la forme d'amendements au projet de loi de finances présenté ce jeudi par le gouvernement à l'Assemblée.

Y figure sans grande surprise le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), renforcé d'un volet climatique, pour tous "les foyers disposant au 1er janvier 2025 d'un patrimoine net supérieur à 1 million d'euros". Le NFP propose également de renforcer l'"exit tax", qui touche les plus-values réalisées par des Français lorsqu'ils déménagent leur résidence fiscale à l'étranger. Ces deux premières mesures doivent rapporter à elles seules 15 milliards d'euros.

Exonérations patronales, revenus du capital, "héritages dorés"...

La gauche espère par ailleurs dégager 8 milliards d'euros pour la Sécu en supprimant les exonérations patronales sur les salaires supérieurs à deux Smic. Elle défend aussi une suppression de la flat tax, qui prévoit un prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital : le NFP souhaite au contraire taxer ces revenus selon le barème de l'impôt progressif de l'impôt sur le revenu, afin que les plus riches payent davantage. Une mesure qui devrait rapporter 2,5 milliards d'euros.

Une grande réforme de l'imposition sur les héritages doit pour sa part rapporter 7 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat, notamment par la suppression des "dispositifs d'exonération qui réduisent beaucoup la progressivité de l'impôt, surtout au profit des plus gros héritages".

Impôt sur les sociétés, transactions financières, superdividendes...

Le NFP trouve un bref terrain d'entente avec le gouvernement en défendant également une hausse de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises les plus rentables : la coalition des gauches propose ainsi de rehausser le taux d'imposition de 25 à 40% pour les entreprises réalisant un chiffre d'affaire annuel supérieur à un milliard d'euros, et jusqu'à 55% pour celles réalisant 3 milliards d'euros.

Les trois représentants du NFP ont enfin évoqué un recentrage du crédit impôt recherche susceptible de faire économiser 3 milliards d'euros, ou encore une hausse des taxations visant le transport aérien, les transactions financières, ainsi que les superdividendes.