Négociations sur l'assurance-chômage : le gouvernement réclame 1,2 milliard d'économies sur trois ans
Pas de nouvelle lettre de cadrage mais un chiffre : dans une lettre expédiée ce mercredi 9 octobre, Astrid Panosyan-Bouvet a invité les partenaires sociaux à "reprendre dès maintenant un cycle de discussion" autour de l'assurance-chômage, dont les règles actuelles expirent officiellement le 31 octobre. Dans sa missive, la ministre du Travail a demandé aux syndicats et aux organisations patronales de trouver 1,2 milliard d'euros d'économies à réaliser sur les trois ans de la nouvelle convention Unedic, selon BFMTV et Le Monde.
Les négociations devront donc bien porter sur des mesures de réduction des dépenses, au moment même où les parlementaires débattront de solutions visant à résorber le déficit des comptes de l'Etat et de la Sécurité sociale. La ministre du Travail a fixé l'objectif de "400 millions d'euros d'économies supplémentaires" par an à partir de 2025. Par ailleurs, elle s'est dite prête à prolonger par décret les règles actuelles de l'assurance-chômage jusqu'à la fin décembre, tout en exhortant les partenaires sociaux à ouvrir les discussions "rapidement".
Le cas des travailleurs transfrontaliers en question
"C'est conforme à ce que la ministre nous a dit lorsqu'elle nous a rencontrés, il n'y a pas de surprise", a réagi le secrétaire confédéral de Force Ouvrière, Michel Beaugas, auprès du Monde, à la réception du courrier de la ministre. "Il va simplement falloir faire attention à ce que l'accord de 2023 ne soit pas modifié uniquement pour faire des économies et aller dans le sens patronal", a pointé Olivie Guivarch, secrétaire national de la CFDT.
Parmi les leviers envisagés pour faire des économies, le cas des travailleurs transfrontaliers devrait être évoqué dans les discussions : les résidants français qui travaillent et cotisent dans un pays frontalier peuvent, en cas de perte d'emploi, prétendre à une indemnité chômage en France, ce qui coûte 800 millions d'euros par an à l'Unedic.
"C'est une question qui relève d'un règlement européen", a cependant signalé Astrid Panosyan-Bouvet. Mais la ministre a reconnu qu'il était possible d'agir pour mieux contraindre ces demandeurs d'emplois à reprendre un poste en France, quand bien même celui-ci serait moins bien payé que leur emploi précédent, exercé dans un pays où les salaires sont plus élevés.