Les patrons déplorent d'une seule voix la baisse des exonérations de cotisations sociales

Les patrons déplorent d'une seule voix la baisse des exonérations de cotisations sociales Les organisations patronales dénoncent le projet du gouvernement de réduire les exonérations sur les bas salaires, qui engendrerait selon elles "une charge supplémentaire de plus de 5 milliards d'euros" pour les entreprises.

Dans un communiqué publié lundi 21 octobre, les trois organisations patronales représentatives (le Medef, la CPME et l'U2P), ainsi que  la Fédération nationale des Syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) s'opposent en chœur au projet de baisse des exonérations de cotisations. Une mesure prévue dans le budget 2025 qui, selon le gouvernement, doit rapporter quatre milliards d'euros de recettes supplémentaires.

Mais cette diminution des allègements de cotisations représenterait "une charge supplémentaire de plus de 5 milliards d'euros que devraient supporter" les entreprises, estiment les organisations patronales. Un coût qui réduirait "mécaniquement leurs marges" et risquerait de causer des "destructions d'emploi'. A l'inverse, les exonérations actuellement en place ont "produit des résultats incontestables", affirme le communiqué.

Les secteurs aux "rentabilités faibles" menacés

Le projet de loi de finances prévoit en effet de revoir la répartition des exonérations de cotisations patronales qui concernent actuellement les bas salaires. Le texte propose une diminution de deux points de ces allègements au niveau du Smic dès 2025, puis une nouvelle diminution de deux points en 2026. Par ailleurs, ces exonérations seraient plafonnées aux salaires équivalents à trois Smic mais renforcées entre 1,3 et 1,8 Smic. Enfin, les plafonds d'exonérations des cotisations de l'assurance-maladie seraient ramenés de 2,5 à 2,2 Smic, ceux de la banche famille de 3,5 à 3,2 Smic.

Or, pour les patrons, ces exonérations "ne sont pas un 'cadeau' aux entreprises", mais "contribuent à garantir un niveau de salaire minimum parmi les plus élevés de l'OCDE en pourcentage du salaire médian". Leur révision est considérée comme particulièrement néfaste pour les secteurs aux "rentabilités faibles", tels que l'économie sociale et solidaire, qui n'auraient "pas la possibilité de répercuter à leurs clients (...) l'augmentation de leurs charges", pointe le communiqué.

"Le redressement de nos finances publiques est indispensable", concluent les organisations patronales, alors que le budget du gouvernement vise à économiser 60 milliards d'euros en 2025. Mais pour les signataires du communiqué, "c'est bien la capacité de nos entreprises à rester économiquement performantes et à croître qui permettra durablement d'assurer l'emploi."