Prévisions de croissance optimistes, "revue des dépenses"... Les zones floues du plan budgétaire

Prévisions de croissance optimistes, "revue des dépenses"... Les zones floues du plan budgétaire Le plan budgétaire et structurel à moyen terme qui sera envoyé à la Commission européenne mise sur un scénario optimiste, déjà mis en doute.

L'exécutif a jusqu'au 31 octobre pour envoyer son plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT) à Bruxelles. Dans ce document, le gouvernement Barnier doit s'efforcer de décrire la trajectoire budgétaire de l'Etat français en vue d'un retour du déficit public en-dessous du seuil de 3% de son PIB d'ici à 2029. Or, le scénario qui a été présenté aux députés ce lundi 21 octobre est déjà mis en doute par plusieurs observateurs.

Le déficit public annoncé pour l'année 2024 sera de l'ordre de 6,1% du PIB. Le plan budgétaire et structurel à moyen terme prévoit de le ramener à 5% l'an prochain, puis à 4% en 2027 et enfin à 2,8% en 2029. 

Un scénario de croissance trop "optimiste" ?

Ce sont d'abord les prévisions de croissance sur lesquelles s'appuie le plan du gouvernement qui interrogent. Dès le 9 octobre, le Haut Conseil des finances publiques alertait sur le scénario "optimiste" retenu : le document table en effet sur une croissance d'1,1 % en 2025, puis d'1,4 % en 2026, puis d'1,5 % en 2027 et en 2028.

L'OFCE a également contesté la probabilité des chiffres retenus, estimant que les économies engagées par le projet de loi de finances 2025 risquaient de freiner l'activité économique. L'Observatoire table ainsi plutôt sur une croissance de 0,8% pour l'an prochain et un déficit ramené à 5,3%, contre 5% dans les projections de l'exécutif.

D'autant que les champs de réformes esquissés par le document du gouvernement pour booster la croissance (plein-emploi, réindustrialisation, compétitivité, transition écologique) sont peu détaillés et renvoient en partie à des mesures déjà prises depuis 2017.

Supprimer "au moins 5 milliards d'euros de dépenses"

Enfin, les coupes budgétaires promises dans ce plan restent largement floues : le gouvernement promet ainsi de procéder à une "revue des dépenses" de l'Etat, qui doit permettre "de supprimer entre 2025 et 2027 au moins 5 milliards d'euros de dépenses qui n'ont pas de caractère prioritaire", sans que la nature de ces dernières ne soit davantage détaillée.

Un objectif qui parait ambitieux, alors que les 40 milliards d'économies de dépenses prévues dans le budget 2025 font déjà l'objet d'une vive opposition au Parlement.