A l'Assemblée, la division de la droite et des macronistes offre une vice-présidence à la gauche

A l'Assemblée, la division de la droite et des macronistes offre une vice-présidence à la gauche Des divisions entre la droite et le bloc central issu de l'ancienne majorité macroniste ont permis au candidat écologiste de remporter la vice-présidence de l'Assemblée.

Une crise entre l'ancienne majorité macroniste — Ensemble pour la République, Modem et Horizons— et la Droite républicaine à l'Assemblée nationale divise à nouveau. C'est donc l'écologiste Jérémie Iordanoff qui a été élu à la vice-présidence de l'Assemblée, à la surprise générale, en remplacement d'Annie Genevard (DR), désormais ministre de l'Agriculture. Il a été élu au troisième tour, où une majorité relative suffit, par 175 voix contre 161 pour Virginie Duby-Muller, candidate DR du bloc central. Aucun candidat n'avait atteint la majorité absolue aux premier et deuxième tours, nécessaire pour être élu. Le groupe Ensemble pour la République (EPR) avait fait le choix de ne pas présenter de candidat face à la candidate DR, alors que le Modem avait investi Christophe Blanchet, qui s'est retiré au troisième tour. 

Grande incompréhension

"Grande incompréhension sur le résultat dont je prends acte et qui offre une troisième vice-présidence au groupe NFP", a déclaré Virginie Duby-Muller aux Échos. Une victoire pour la gauche face aux fébriles soutiens de Michel Barnier. "Je fais des additions. Je constate que Christophe Blanchet a perdu 23 voix entre le premier et le deuxième tour et que ces 23 voix ne sont pas allées chez Mme Duby-Muller", a regretté Marc Fresneau, président des députés Modem à l'AFP. 

"C'est la défaite de la majorité du socle commun. Les LR n'ont plus de majorité dans cet hémicycle. Ils ont eu une défaite assez sévère. Leur division leur a coûté une vice-présidence. Ils se sont mis d'accord sur une coalition mais ils n'ont pas de programme, donc il y a des tensions et des frictions et ils ne savent pas où ils vont", a déclaré Jérémie Iordanoff aux côtés de Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale. Sur X, Jean-Luc Mélenchon s'est également exprimé : "Sans le RN, le prétendu bloc Barnier de la droite et des macronistes est tout le temps battu par le NFP. Équipe bidon, stratégie bidon, Macron et Barnier sont des encombrants inutiles". 

Une division qui dure 

D'autres divisions entre la Droite républicaine et le bloc central ont permis par le passé d'élire notamment Aurélie Trouvé, députée LFI, à la présidence de la commission des Affaires économiques. "Les électeurs doivent savoir qu'en votant pour un député LR, ils se retrouvent avec LFI à la présidence d'une commission stratégique. Un jeu politicien indigne, dicté par des rancunes personnelles", avait déclaré la députée EPR Marie Lebec. Un esprit de vengeance que regrette la droite : "C'est d'abord une déception et une incompréhension ensuite. Il faudra collectivement tirer des enseignements de ces incidents qui ne doivent être que des accidents de parcours", a déclaré la député DR Véronique Louwagie. Alors qu'ils sont nombreux à critiquer le budget, examiné en ce moment à l'Assemblée, cette division inquiète : "C'est un coup de Trafalgar mais ce n'est pas très intelligent d'affaiblir le socle commun en plein examen du budget", a déclaré Julien Dive, député DR.