Budget : pourquoi la taxe sur les sucres transformés divise l'exécutif

Budget : pourquoi la taxe sur les sucres transformés divise l'exécutif La ministre de la Santé s'est dite favorable à une taxation sur des produits très sucrés dans le cadre du prochain budget de la Sécurité sociale. Mais la ministre de l'Agriculture s'y oppose.

La semaine dernière, la commission des Affaire sociales de l'Assemblée a voté la mise en place d'une taxe sur les produits très sucrés, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025 (PLFSS). Un texte qui a finalement été rejeté dans son intégralité par la même commission. Mais l'idée pourrait faire son retour cette semaine dans l'hémicycle, où le PLFSS fait son arrivée. D'autant qu'il devrait y recevoir les faveurs de la ministre de la Santé.

"Oui, je suis favorable à des taxes sur les sucres transformés", a déclaré Geneviève Darrieussecq, ce week-end dans La Tribune Dimanche. La taxation pourrait concerner des produits tels que le sirop de glucose, le concentré de jus de fruit ou encore la saccharose, couramment utilisés dans les pâtisseries et gâteaux industriels. Ces aliments à forte teneur en sucre, qui ont un effet addictif, favorisent certaines maladies chroniques, comme l'obésité et le diabète.

"Des boulets au pied de nos entreprises", dénonce Genevard

Une telle taxation, en plus de rapporter "quelques centaines de millions d'euros" dans les caisses de la Sécurité sociale, selon Bercy, viserait à dissuader les consommateurs, ainsi qu'à convaincre les producteurs de réduire leur recours aux sucres transformés. Toutefois, "il ne s'agit pas de pénaliser les artisans, les pâtissiers, etc.", a tempéré la ministre de la Santé.

Une inquiétude que s'est empressée d'exprimer sa collègue du ministère de l'Agriculture, fermement opposée à l'idée : "C'est une taxation directe qui n'est pas mesurée, pas calibrée, et qui peut mettre en péril des emplois", a dénoncé Annie Genevard auprès de l'agence de presse Agra. Le secteur agroalimentaire emploie 960.000 personnes en France. Pour la ministre, il est hors de question d'"ajouter des boulets au pied de nos entreprises au moment où elles se battent pour défendre leur position sur les marchés mondiaux".