À peine élu, Donald Trump avance l'hypothèse d'un troisième mandat
Ce mercredi, le 47e président des États-Unis a fait part de l'hypothèse d'un troisième mandat, pourtant interdit par la Constitution.
Si l'investiture de Donald Trump ne se fera que le 20 janvier prochain, celui-ci voit encore plus loin, et pense déjà à un potentiel troisième mandat. Ce mercredi, celui-ci a émis l'hypothèse devant des républicains de se représenter à l'issue de son second mandat, ce qui est interdit par la Constitution américaine : "Je pense que je ne me représenterai pas, à moins que vous ne disiez "il est bon, nous devons envisager autre chose" ", a-t-il assuré sous les rires.
Quatre mandats pour Franklin D. Roosevelt
Cependant, le 22è amendement de la Constitution américaine interdit d'être élu "à la fonction de président plus de deux fois", consécutivement ou non. "Nul ne peut être élu plus d'une fois à la fonction de président s'il a exercé cette fonction ou en a assumé l'intérim pendant plus de deux ans au cours d'un mandat pour lequel une autre personne a été élue président", stipule l'amendement. Cet amendement est en vigueur depuis le 21 mars 1947, deux ans après la mort de Franklin D. Roosevelt le 12 avril 1945. Après quatre mandats présidentiels de 1932 à 1944, le Congrès avait pris la décision de limiter le pouvoir suprême à deux mandats. Si l'abrogation de cet amendement a déjà été discutée par le passé, rien n'a jamais été mis en place.
Mais Donald Trump pourrait faire changer cela. Selon Romuald Sciora, chercheur associé à l'IRIS et directeur de l'Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l'IRIS, "Ce que la Cour suprême a fait, elle peut le défaire. […] Si la Maison-Blanche le voulait, elle pourrait enclancher un processus". Pour son retour à Washington, Trump pourra compter sur une majorité républicaine au Sénat ainsi qu'un contrôle de la Chambre des représentants.
Provocation ou véritable changement ?
La révision constitutionnelle doit être adoptée à la majorité des deux tiers de la Chambre des représentants puis du Sénat, sur la base de l'article 5 de la Constitution. Elle doit ensuite être ratifiée par 38 États puis la Cour suprême. "La Cour suprême pourrait influencer le Congrès dans un premier temps et valider un changement", explique Romuald Sciora. "La cour peut juste décider de provoquer une crise sur insistance du président en disant que l'amendement de la fin des années 40 est inconstitutionnel", précise-t-il.
Donald Trump pourrait profiter de l'ambiance qui lui est favorable depuis sa victoire du 5 novembre, alors que les États-Unis garantissent une stabilité démocratique grâce à cet amendement. "Il profite d'avoir une légitimité sans pareil. Rarement un président n'a été aussi puissant que lui. Il est devenu une icône pour certains aux États-Unis. Mais il est peu probable que Donald Trump se représente au vu de son âge. Il prépare plutôt sa succession", explique le chercheur. Le futur président serait donc en train de mettre en place un agenda très précis pour la fin de son mandat en 2028. Selon le chercheur, "les États-Unis ressembleront plus à la Hongrie de Viktor Orban [qu'aux] États-Unis de [John F.] Kennedy".