Les pays du G20 s'accordent sur le principe de mieux taxer les ultrariches
Les participants au sommet de Rio se sont dit prêts à s'engager "de manière coopérative afin d'assurer que les personnes très fortunées soient effectivement taxées".
La taxation des grandes fortunes a été mise sur la table par le président brésilien Lula, hôte du sommet de Rio. Ce lundi 18 novembre, les membres du G20 ont publié un communiqué ouvrant la porte à un travail conjoint sur ce sujet : "Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à nous engager de manière coopérative afin d'assurer que les personnes très fortunées soient effectivement taxées", peut-on y lire.
De quoi parle-t-on ? "La coopération pourrait consister à échanger les meilleures pratiques, à encourager les débats autour des principes fiscaux et à concevoir des mécanismes anti-évasion, notamment en s'attaquant aux pratiques fiscales potentiellement dommageables", précise le communiqué.
"Décision historique"
Les discussions initiées par le Brésil s'appuyaient sur un rapport de l'économiste franco-américain Gabriel Zucman : selon ce dernier, un impôt de 2% sur la fortune des 3000 milliardaires du monde pourrait rapporter environ 250 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires.
"Le G20 ne va pas créer une nouvelle taxe sur les riches mais seulement mieux coordonner la lutte contre la délocalisation du patrimoine", prévenait le ministère français des Finances, favorable au projet. Gabriel Zucman a tout de même salué une "décision historique" après la publication du communiqué de lundi. "Il est désormais temps de passer des paroles aux actes et de lancer une négociation internationale au-delà des pays du G20 sur la réforme de la fiscalité des super-riches", a-t-il déclaré, cité par Les Echos.
Tout reste désormais à faire pour le G20 : car le communiqué de lundi énonce un accord de principe sans entrer dans le détail de la mise en œuvre de cet engagement. Il reviendra donc à l'Afrique du Sud de poursuivre l'an prochain les travaux initiés par le Brésil. Sachant que, comme l'a pointé Emmanuel Macron à Rio, "le risque est grand d'avoir la même réunion dans un an, avec les mêmes, de dire 'on va le faire' et d'être les spécialistes du 'on va le faire'."