Budget 2025 : Marine Le Pen menace de censure le gouvernement Barnier

Budget 2025 : Marine Le Pen menace de censure le gouvernement Barnier Entre hausse des tarifs de l'électricité et revalorisation des retraites jugée insuffisante, les débats budgétaires s'enveniment sous la pression des oppositions.

Le débat autour du projet de loi de finances 2025 attise les tensions à l'Assemblée nationale. Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national, a menacé de voter une motion de censure si le gouvernement Barnier maintient des mesures jugées néfastes pour le pouvoir d'achat des Français. Dans ce contexte de crispation, une rencontre est prévue entre la dirigeante du RN et le Premier ministre à Matignon.

La ligne rouge du pouvoir d'achat

Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national, a affirmé ce mercredi sur RTL : "Nous n'accepterons pas que le pouvoir d'achat des Français soit encore amputé. C'est une ligne rouge. Si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure". Cette déclaration, citée par Le Monde, traduit la posture inflexible du RN face au gouvernement de Michel Barnier. Cette menace s'inscrit dans un contexte où le Premier ministre envisage d'utiliser l'article 49.3 pour faire adopter le budget 2025.

Le RN reproche au gouvernement de négliger les propositions faites par les oppositions. "Nous n'avons pas été entendus, nous n'avons même pas été écoutés, la preuve en est que Monsieur Barnier m'invite lundi prochain à le rencontrer", a ajouté Marine Le Pen, citée par Le Figaro

Parmi les revendications du RN : une baisse de la fiscalité sur les particuliers et les entrepreneurs, ainsi qu'un rejet catégorique des augmentations sur les prix de l'électricité.

Un budget sous tension

Le projet de loi de finances 2025 a provoqué une vive opposition à l'Assemblée nationale. La hausse de 6 milliards d'euros des tarifs de l'électricité, supprimée en première lecture par les députés, a néanmoins été réintroduite dans le texte transmis au Sénat.

Marine Le Pen a qualifié cette mesure d'"inadmissible". Elle a précisé : "Je vais lui dire que de ne pas faire d'économies sur un certain nombre de parties du fonctionnement de l'État, c'est inadmissible. Taper sur les entreprises et les retraités c'est aussi inadmissible"

Face à cette situation, plusieurs groupes parlementaires, dont la droite, s'opposent également à certaines dispositions du projet. La possibilité d'une alliance entre le RN et d'autres oppositions, comme la gauche, pour voter une censure en décembre est désormais envisagée. Toutefois, le gouvernement prévient qu'un rejet du budget plongerait le pays dans "le désordre et la chienlit", selon les termes de Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.

Une rencontre décisive à Matignon

Pour tenter d'éviter une crise majeure, Michel Barnier a invité les présidents des groupes parlementaires à Matignon la semaine prochaine. Marine Le Pen sera reçue lundi. Cette rencontre survient dans un contexte de tensions sociales marquées, avec des grèves et mobilisations dans plusieurs secteurs clés.

Lors de cet échange, la cheffe du RN compte donc rappeler les revendications de son groupe, notamment une réduction des dépenses de fonctionnement de l'État et la protection des retraités. Cette réunion pourrait s'avérer déterminante pour l'avenir du gouvernement, alors que Marine Le Pen souligne : "Si Monsieur Barnier réintègre tout cela dans son budget comme s'il n'y avait pas eu de votes, nous en tirerons les conséquences".