SNCF : les négociations salariales se feront désormais en janvier pour éviter les grèves à Noël

SNCF : les négociations salariales se feront désormais en janvier pour éviter les grèves à Noël Alors que la SNCF menace d'une grève au moment des fêtes, le ministre des Transports François Durovray a annoncé que les négociations salariales auraient désormais lieu en janvier.

"On ne peut plus vivre sous la menace d'une grève", a déclaré François Durovray, ministre des Transports ce jeudi matin sur RMC, en cette journée de grève. Le ministre souhaite éviter la pression récurrente des syndicats de cheminots à la période des fêtes, alors que les cheminots menacent d'une grève reconductible à partir du 11 décembre. En concertation avec le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, "une mesure […] très simple" a été prise : "Les négociations salariales se feront désormais au début de l'année, en janvier, et plus à Noël". Ainsi, ils souhaitent éviter que les voyageurs se retrouvent pris en étau au moment des fêtes de Noël et décaler les potentielles menaces de grève. "Il faut que tout le monde soit responsable", souligne le ministre. 

Augmenter les salaires de 2,2% 

Concernant l'encadrement du droit de grève, le ministre des Transports rappelle que la "Constitution organise le droit de grève mais aussi la continuité du service public". "La question du service minimum se pose, il y a déjà des travaux au Sénat, on verra s'ils ont vocation à prospérer", précise François Durovray. 

Le ministre demande aux cheminots en grève de faire preuve "de responsabilité [car] personne ne comprend" ce mouvement. "On ne comprend pas que le principe de la grève soit fixé avant le dialogue social, [avec] des agents SNCF qui bénéficient de la bonne santé de leur entreprise", déplore le membre du gouvernement Barnier. Pour faire taire les contestations et éviter une grève au moment des fêtes de fin d'année, la SNCF propose d'augmenter les salaires de 2,2%, soit une hausse supérieure à l'inflation fixée à 1,5% le mois dernier. 

"Un baroud d'honneur"

En plus de l'augmentation des salaires sur l'inflation, les syndicats souhaitent surtout "stopper la liquidation de Fret SNCF et marquer l'arrêt du processus de filialisation TER, Transilien et Intercités soumis à l'ouverture à la concurrence". Dès le 1er janvier, Fret SNCF devrait être remplacé par deux sociétés, Hexafret, chargé de faire rouler les trains de marchandise, et Technis, qui entretiendra les locomotives. Une exigence de Bruxelles, qui aurait demandé à Fret SNCF de rembourser sa dette de 5,3 milliards de dollars autrement, avec à la clé une mise en faillite et la disparition de 5000 emplois, alors que les salariés actuels travailleront pour Hexafret et Technis et seront dirigés vers une autre filiale du groupe.

"En fait, c'est un baroud d'honneur des organisations syndicales", selon Arnaud Aymé, spécialiste des transports au sein du cabinet de conseil Sia. "Elles savent bien que le combat est perdu. Mais elles font écho au malaise des cheminots, qui vivent mal le passage d'un monopole à l'univers de la concurrence".