Le gouvernement Barnier renversé ? Sur les marchés financiers, la crainte est déjà visible
"Le gouvernement va tomber", aurait dit Emmanuel Macron, selon Le Parisien. Des déclarations aussitôt démenties par l'Elysée. Mais sur les marchés financiers, l'inquiétude est déjà là : devant l'absence de majorité à l'Assemblée nationale, l'exécutif s'apprête à faire passer en force deux textes budgétaires d'ici à la fin de l'année, en recourant à l'article 49.3 de la Constitution. Dès lors, Michel Barnier et ses ministres sauront-ils échapper au vote des députés d'une motion de censure ? Rien n'est moins sûr.
En attendant, l'écart entre les taux d'intérêt de l'emprunt de référence sur dix ans entre la France et l'Allemagne a atteint son plus haut niveau depuis 2012. La Bourse de Paris a ouvert dans le rouge ce mercredi matin : vers 9h25, le CAC 40 perdait 1,2%, après une séance clôturée en baisse la veille. Des signes que les marchés financiers anticipent une nouvelle période d'instabilité politique en France, marquée par une incapacité de l'exécutif à faire adopter un budget et à réduire son déficit public, voire par une vacance de pouvoir.
Barnier prédit "des turbulences graves sur les marchés financiers"
Une étape importante dans l'examen du budget aura lieu ce mercredi après-midi : à 14h, une commission mixte paritaire composée de sept députés et sept sénateurs se réunit pour tenter de trouver un compromis sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Mais les désaccords entre la droite et les macronistes, pourtant alliés dans le socle commun de soutien au gouvernement, font craindre un échec des discussions. Point de blocage : la baisse des exonérations de cotisations patronales défendue par Barnier.
Quoi qu'il arrive, le texte devra faire son retour à l'Assemblée nationale, où il parait impossible qu'il recueille une majorité. Par conséquent, Michel Barnier a confirmé mardi soir sur TF1 qu'il recourrait "assurément" au 49.3. En réponse, le Nouveau Front Populaire lui a promis de déposer une motion de censure. Censure que le RN a menacé de voter si le gouvernement ne revenait pas sur une mesure prévue dans son budget : la hausse des taxes sur l'électricité.
Face à cette menace, le Premier ministre a joué la carte alarmiste ce mardi soir : en cas de censure du gouvernement, "il y aura une tempête probablement assez grave et des turbulences graves sur les marchés financiers", a-t-il prévenu sur TF1. De quoi dissuader ses adversaires de le renverser ? Le RN a dit attendre le résultat de la commission mixte paritaire pour se décider. La gauche, de son côté, semble déterminée à voter la censure.