Promis à la censure, Barnier espère encore un "réflexe de responsabilité" des députés
Clap de fin pour Michel Barnier ? Ce mercredi 4 décembre, sauf revirement de dernière minute chez les députés, le Premier ministre verra une motion de censure adoptée contre son gouvernement à l'Assemblée nationale. Le texte, déposé par le Nouveau Front Populaire après le déclenchement du 49.3 sur le budget de la Sécu lundi, devrait en effet recevoir le soutien du Rassemblement national et réunir ainsi une majorité de votes favorables.
Dès lors, Michel Barnier n'aura d'autre choix que de présenter la démission de son gouvernement, trois mois jour pour jour après son arrivée à Matignon. Pourtant, le Premier ministre semble croire jusqu'au bout à un retournement de situation : mardi soir, interviewé aux JT de France 2 et de TF1, il a jugé qu'il était encore "possible" que la censure échoue, si certains députés adoptaient "un réflexe de responsabilité devant les Français".
Alarmiste sur les hausses d'impôts
Michel Barnier a particulièrement ciblé dans son argumentaire les députés du Rassemblement national, leur reprochant de vouloir voter un texte écrit par "l'extrême gauche" : "Puisque Mme Le Pen souhaite du respect, les électeurs du RN se sentiront-ils respectés ? Dans la rédaction, vous pouvez y lire : 'Nous avons fait le choix du barrage à l'extrême droite, le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions'", a-t-il cité devant les caméras.
Le Premier ministre s'est également fait alarmiste concernant les conséquences d'une absence de budget pour l'année 2025. Il a notamment évoqué une hausse d'impôts "inéluctable", en raison de la non réindexation du barème de l'impôt sur le revenu. "Si la motion passe, tout sera plus difficile et tout sera plus grave", a-t-il conclu.
Début du débat à 16h
Mais l'actuel locataire de Matignon n'a pas cédé sur le seul point qui aurait pu lui permettre de sauver sa place : l'abandon du gel des pensions de retraite en janvier, ultime totem brandi par le Rassemblement national. Après avoir accédé aux trois précédentes revendications des députés de Marine Le Pen, Michel Barnier a coupé court à ce qu'il a qualifié de "marchandage".
Rien ne semble donc plus susceptible de retenir les députés du RN de voter la motion de censure de la gauche, sauf coup de théâtre à l'Assemblée dans l'après-midi. Le texte du Nouveau Front Populaire sera débattu à partir de 16H, avant un vote attendu au-delà de 18H. Ce scrutin public se déroulera dans les salons du palais Bourbon et seuls les députés favorables à la censure y participeront. Une deuxième motion, déposée par le groupe RN, doit en théorie être débattue dans la foulée mais sera probablement rendue caduque par l'adoption de la première.