Discriminations : un quart des seniors déclarent avoir vécu des discriminations au sein de leur carrière

Discriminations : un quart des seniors déclarent avoir vécu des discriminations au sein de leur carrière Selon le baromètre réalisé par le Défenseur des droits en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT), près d'un quart des seniors déclarent avoir vécu des discriminations et près d'un tiers des seniors de plus de 50 ans se disent inquiets quant à leur avenir professionnel.

Il reste des efforts à faire pour l'égalité professionnelle des salariés, notamment en ce qui concerne l'âgisme, révèle ce mardi un baromètre réalisé par le Défenseur des droits en partenariat avec l'Organisation internationale du travail. Près d'un quart des seniors de plus de 50 ans déclarent avoir vécu des discriminations au cours de leur carrière et un tiers se disent inquiets quant à leur avenir professionnel. Le Défenseur des droits et l'OIT sont régulièrement saisis par des seniors pour des discriminations liées à l'âge, telles que "refus d'embauche, incitation à partir à la retraite de façon prématurée, difficultés à se maintenir dans l'emploi, etc". 

Relations dévalorisantes et préjugés âgistes

Ce 17e baromètre des discriminations dans l'emploi est consacré à la situation des seniors parce que "la question du maintien et des conditions d'emploi des seniors se pose avec plus d'acuité encore depuis la réforme des retraites en 2023". 23% disent avoir été victimes de discriminations dans l'emploi et citent des discriminations liées à l'âge ou à l'état de santé. "Ceux perçus comme non-blancs déclarent davantage avoir vécu de discriminations dans l'emploi (43% contre 22%), de même que ceux déclarant une mauvaise santé (32% contre 17%) ou une situation économique précaire (30% contre 15%)", détaille l'étude. De plus, un senior sur deux a eu "des relations de travail dévalorisantes au cours des 5 dernières années [et] un quart des seniors au chômage déclarent qu'on leur a déjà fait comprendre qu'ils étaient trop âgés pour le poste lors d'un entretien d'embauche". 

Des conséquences sur la santé mentale 

Ces discriminations sont en partie dues à des "préjugés âgistes", détaille le baromètre, puisqu'un actif sur deux considère qu'ils sont dépassés par les nouvelles technologies, 4 sur 10 qu'ils ont une santé fragile et un tiers parle du coût élevé par les entreprises. Mais comme le rappelle l'étude, ces discriminations affectent la santé mentale des personnes concernées : sur l'ensemble de la population active, 71% indique que sa santé mentale s'est dégradée (tristesse, fatigue, dépression). 

Le Défenseur des droits propose plusieurs solutions pour remédier à cela, comme des campagnes de sensibilisation sur les discriminations, des dispositifs pour les signaler ou une meilleure anticipation des fins de carrière. Cette enquête a été réalisée du 8 au 28 avril par internet par l'institut CSA, auprès de 2284 personnes âgées de 18 à 65 ans et représentatives de la population active.