Le vote de la censure contre Michel Barnier est "négatif pour le crédit", alerte Moody's

Le vote de la censure contre Michel Barnier est "négatif pour le crédit", alerte Moody's Selon l'agence américaine de notation, la chute du gouvernement français "réduit la probabilité d'une consolidation des finances publiques" du pays.

Quelles seront les conséquences financières de la chute du gouvernement Barnier ? A peine quelques heures après le vote historique de l'Assemblée nationale, l'agence de notation Moody's a réagi à l'événement par l'intermédiaire d'un communiqué, dans la nuit de mercredi à jeudi. "Cet événement est négatif pour le crédit", a prévenu l'un des trois organismes de référence dans l'évaluation du risque de non-remboursement des Etats.

Pour Moody's, le vote de la motion de censure contre le gouvernement "réduit la probabilité d'une consolidation des finances publiques" de la France et, par conséquent, "aggrave l'impasse politique du pays". Michel Barnier quitte en effet Matignon seulement trois mois après sa nomination, elle-même survenue au terme d'une période de deux mois de vacance de gouvernement, alors que le camp Macron avait été désavoué par le résultat des élections législatives anticipées du 7 juillet.

Un déficit attendu à "6,3% du PIB en 2024"

L'instabilité politique qui caractérise la France, depuis la dissolution surprise de l'Assemblée nationale décrétée par Emmanuel Macron le 9 juin, n'a rien de rassurant pour les acteurs financiers. La situation est d'autant plus délicate que l'Etat a été épinglé par Bruxelles pour déficit public excessif : celui-ci s'est établi à 5,5% du PIB pour l'année 2023, loin au-dessus de la règle des 3% fixée par l'Union européenne.

"Actuellement, nous nous attendons à ce que le déficit annuel du pays atteigne 6,3% du PIB en 2024, 5,3% en 2025 et 4,7% en 2026, bien au-dessus des plafonds de l'Union européenne", pointe Moody's dans son communiqué. En octobre, l'agence de notation avait déjà adressé un avertissement à la France en rétrogradant sa perspective en "négative", tout en maintenant sa note. L'agence Fitch avait fait de même. Seule l'agence S&P, en novembre, a choisi de maintenir la perspective française "stable".