Michel Barnier ne jouira pas de tous les avantages des anciens Premiers ministres
Après trois mois passés à Matignon, Michel Barnier s'en va avec une prime de départ et quelques avantages en nature. Il y a quelques semaines, il avait appelé ses prédécesseurs à la sobriété dans leurs dépenses.
1,4 million d'euros : c'est le prix qu'on coûté les anciens Premiers ministres à l'Etat l'an dernier, sans compter leurs frais de sécurité. Il y a quelques semaines, Michel Barnier avait prié ses prédécesseurs de faire un "effort" de sobriété dans leurs dépenses couvertes par les comptes publics. Trois petits mois après sa nomination, il quitte Matignon et va pouvoir à son tour prétendre à plusieurs avantages aux frais de l'Etat. Voici lesquels.
Tout d'abord, le Premier ministre démissionnaire touchera une indemnité de départ égale à trois fois son salaire mensuel, lequel s'élève à 16.000 euros brut, sous réserve qu'il ne reprenne pas une activité rémunérée dans les trois mois qui suivront son départ. Ensuite, la loi prévoit que les anciens chefs de gouvernement de la Ve République pourront bénéficier à vie "d'un véhicule de fonction et d'un conducteur automobile", à moins d'exercer un autre mandat qui leur confère déjà ce privilège. Michel Barnier pourrait toutefois choisir, par sobriété, de ne pas en faire la demande.
Pas de secrétariat particulier ?
En revanche, alors que plusieurs de ses prédécesseurs ont pu prétendre à un "agent pour leur secrétariat particulier" pendant dix ans après leur départ, ce privilège devrait échapper à Michel Barnier : en effet, la loi précise que les anciens Premiers ministres peuvent en profiter "au plus tard jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de soixante-sept ans". Or, le savoyard a déjà 73 ans.
Enfin, le dernier locataire de Matignon aura droit à une protection policière à vie, mise en place par le ministère de l'Intérieur : une tradition républicaine qui concerne également les anciens présidents, ainsi que... les anciens ministres de l'Intérieur.