Crise d'attractivité de la fonction publique : le "message d'alerte" de France Stratégie

Crise d'attractivité de la fonction publique : le "message d'alerte" de France Stratégie Dans un rapport, France Stratégie met l'accent sur une "crise" qui "s'installe dans le temps" et se traduit par des difficultés de recrutement dans les trois branches de la fonction publique.

"Ce qui est rompu aujourd'hui dans la fonction publique, c'est l'équilibre entre les rémunérations, les conditions de travail, l'intérêt des missions et le sens que l'on y met", résume France Stratégie. Dans un rapport publié ce lundi 9 décembre, le service rattaché au Premier ministre s'alarme de la crise d'attractivité traversée par le secteur de la fonction publique, qui rémunère aujourd'hui 5,6 millions de personne en France.

"Nous adressons un message d'alerte aux décideurs parce que cette crise s'installe dans le temps, elle a une dizaine d'années et elle est amenée à durer", peut-on lire dans le document, chiffres à l'appui : "15% des postes offerts aux concours de la fonction publique d'Etat non pourvus en 2022, 21% des lits de l'AP-HP fermés la même année, dont 70% par manque de personnel", ou encore "64% des collectivités territoriales indiquant au moins un champ professionnel en tension en 2023."

"Consolidation des avantages"

France Stratégie ne se contente pas de dresser ce bilan mais dévoile plusieurs "leviers" d'action susceptibles d'endiguer cette crise d'attractivité. "Il faut agir sur les rémunérations, c'est certain", note l'une des rapporteuses, Johanna Barasz, citée par Le Monde. Mais le rapport exhorte également à améliorer les conditions de travail et à revaloriser le statut de fonctionnaire, via une "consolidation des avantages à travailler dans la fonction publique pour en faire des arguments d'attractivité".

Des propositions qui vont à rebours de plusieurs pistes de réformes évoquées par les derniers gouvernements : dans le cadre du récent débat budgétaire, l'éphémère ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, avait par exemple proposé de faire passer le délai de carence d'un à trois jours en cas d'arrêt de travail dans la fonction publique, au nom d'un alignement avec le secteur privé. Son prédécesseur, Stanislas Guerini, avait ouvert quelques mois avant lui le débat autour de la facilitation du licenciement des fonctionnaires pour insuffisance professionnelle.