Chute du gouvernement français : Berlin "rassuré" par la réaction "très calme" des marchés
La crise politique qui secoue la France n'inquiétait guère à Bruxelles, ce lundi 9 décembre, lors de la réunion mensuelle de l'Eurogroupe, qui rassemble les ministres des Finances des 27 Etats membres. "Nous constatons que les marchés réagissent de manière très calme", a fait remarquer le ministre allemand Jörg Kukies, interrogé par la presse à son arrivée. Ce dernier a assuré qu'il ne craignait pas que son voisin traverse une crise financière.
"La France a organisé une grosse émission d'obligations d'État qui a été un succès", a pointé Jörg Kukies. "Les obligations d'État françaises se négocient sur les marchés dans des conditions très stables. Cela nous rassure beaucoup", a-t-il poursuivi. De plus, "l'économie française enregistre une bonne croissance, même supérieure à celle de l'économie allemande."
Le spread s'est réduit depuis la censure
La Commission européenne table en effet sur une croissance de l'ordre d'1,1% pour l'économie française sur l'année 2024, contre un recul de 0,1% du PIB allemand. De plus, les tensions observées sur les marchés financiers à la veille de la chute du gouvernement Barnier se sont finalement relâchées depuis le vote de la motion de censure du 4 décembre : l'écart entre les taux d'intérêts des emprunts des Etats français et allemand s'est réduit et la Bourse de Paris a même enregistré plusieurs jours de hausse.
Le ministre français des Finances, Antoine Armand, "nous a informé des derniers développements politiques en France. Nous avons tous rappelé l'importance de finances publiques saines et la nécessité pour chacun de nous de respecter nos engagements budgétaires", a pour sa part réagi le président de l'Eurogroupe, l'Irlandais Paschal Donohoe, à la sortie de la réunion. Mais ce dernier a dit sa "confiance absolue dans la capacité des dirigeants politiques français à mettre en place les mesures pour apporter la stabilité et réduire le recours à l'emprunt."