"Nous avons un Premier ministre a mi-temps" : la présence de Bayrou au conseil municipal de Pau fait polémique

"Nous avons un Premier ministre a mi-temps" : la présence de Bayrou au conseil municipal de Pau fait polémique François Bayrou s'est rendu lundi soir à Pau à bord d'un jet privé pour y présider le conseil municipal. Sa volonté de rester maire de la ville est vivement critiquée.

Lundi soir, François Bayrou a assisté à distance au conseil interministériel de crise sur Mayotte, département dévasté après le passage de l'ouragan Chido. La raison de son absence à Paris : le Premier ministre s'était envolé en jet à Pau (Pyrénées-Atlantiques), ville dont il est maire depuis 2014, pour y présider le conseil municipal prévu une heure plus tard. Un aller-retour qui a fait bondir des élus de tous bords, tant pour son coût que pour son objectif.

"Monsieur Bayrou, le conseil municipal de Pau pourrait se passer de votre présence ce soir eu égard à la situation à Mayotte", a écrit sur X le député LR de Meurthe-et-Moselle, Thibault Bazin. "Mayotte dévastée, pas le début d'une once de gouvernement, loi spéciale à l'Assemblée nationale et petit tour en jet à Pau pour Bayrou", s'est indigné la députée LFI Zahia Hamdane. "Manque de Pau pour Mayotte, nous avons un premier ministre à mi-temps", a ironisé le député RN du Territoire de Belfort Guillaume Bigot.

"Je n'abus jamais des moyens de l'Etat"

Un vol de 52 minutes à bord d'un FalconX de la République, 800 kg de carburant consommés pour un coût estimé à plusieurs milliers d'euros... "Je n'abuse jamais des moyens de l'État", s'est pourtant défendu François Bayrou au micro de BFMTV. "Les ministres, Premiers ministres et présidents de la République sont accompagné par des services de sécurité, (...) c'est évidemment plus facile que de trouver des avions de ligne", a-t-il encore justifié.

Mais c'est aussi la volonté de François Bayrou de se maintenir dans son mandat de maire qui est au cœur de la polémique : depuis le quinquennat de François Hollande, les chefs de gouvernement qui occupaient une fonction locale avaient tous démissionné : Jean-Marc Ayrault avait passé la main à la mairie de Nantes, Edouard Philippe avait fait de même au Havre, puis Jean Castex à Prades.

Au micro de France Bleu, le premier adjoint de François Bayrou a pourtant défendu le choix de ce dernier, assurant que le maintien de son mandat local serait l'occasion pour lui de "résoudre les questions que se posent les Français" avec "du très concret".