La droite fait "monter les enchères" de sa participation au gouvernement Bayrou
"Notre participation n'est pas acquise, il y a, à ce stade, trop de flou pour décider", a déclaré Laurent Wauquiez à ses troupes, ce mardi, selon BFMTV. Comme d'autres cadors de la droite, le président des députés LR fait planer le doute sur le soutien du parti au nouveau Premier ministre, François Bayrou, et sur sa présence au sein du futur gouvernement. Une présence dont le Premier ministre peut pourtant difficilement se passer.
"Il nous faut plus de précisions lors d'une nouvelle rencontre avec François Bayrou, avec une seule question à laquelle nous demandons des réponses : pour faire quoi ?" Poursuivait Wauquiez mardi, au lendemain d'un échange à Matignon. "On n'a aucune connaissance de la ligne politique, de l'orientation, de projets de loi qu'on voudrait faire voter à l'Assemblée", a renchéri sa collègue, la députée Véronique Louwagie.
Même posture du côté de Bruno Retailleau, dont le maintien au ministère de l'Intérieur est mis en question : ce mercredi, le ministre démissionnaire a déclaré vouloir rester à condition d'avoir "les moyens" de poursuivre son action : "Je ne suis pas sectaire mais je ne suis pas non plus un mercenaire. Je ne suis pas prêt à vendre mes idées à n'importe quel prix", a-t-il conclu.
Accentuer la pression ?
Il est vrai que, pour l'heure, François Bayrou a peu dévoilé sa feuille de route : il n'a pas pris de positions fermes sur les sujets chers à la droite tels que l'immigration, ou encore l'équilibre budgétaire. Mais les Républicains envisagent-ils vraiment de renoncer à leurs 10 ministères, ou profitent-ils de la situation pour accentuer la pression et sécuriser leur part ? "Quand on cherche des excuses pour faire monter les enchères, on en trouve. La droite ne savait pas plus ce qu'allait faire Barnier quand il a été nommé et ils y ont été sans hésiter", avance un député du MoDem auprès de BFMTV.
Un de ses collègues voit aussi dans l'attitude de Laurent Wauquiez une volonté de garder ses distances, afin de ne pas porter la responsabilité d'un éventuel échec du futur gouvernement : ainsi, "si Bayrou est censuré très vite, Wauquiez pourra dire qu'il n'était pas très partant dès le départ pour y participer."