Retraites : le Medef souhaite élargir la discussion par la capitalisation et la fiscalité

Retraites : le Medef souhaite élargir la discussion par la capitalisation et la fiscalité Patrick Martin, le président du Medef, s'est entretenu mardi avec François Bayrou et souhaite élargir la discussion sur les retraites.

Ce mardi, après un entretien avec le premier ministre François Bayrou, le président du Medef Patrick Martin a affirmé vouloir élargir la discussion sur les retraites au "financement de la protection sociale" par la "capitalisation" ou la "fiscalité". "Saisissons cette opportunité pour aller très au-delà d'un simple rafistolage avec le premier ministre [et] poser beaucoup plus fondamentalement le sujet du niveau et du financement de [la] protection sociale, pas seulement des retraites", a-t-il déclaré. "À partir de là, nous proposerions aux autres partenaires sociaux […] que nous nous interrogions, par exemple, sur les régimes de retraite par capitalisation, le transfert d'une partie du coût de la protection sociale vers la fiscalité, la CSF, la TVA sociale". Il a ajouté avoir "compris" que "l'option de la TVA sociale était exclue à ce stade" par le gouvernement.

Aménager la réforme 

Le premier ministre a proposé aux différentes forces politiques de rouvrir la discussion sur la controversée réforme des retraites de 2023 pendant neuf mois, sans la suspendre pour autant. Il a également affirmé croire qu'il y avait une autre solution pour le financement que le report de 62 à 64 ans de l'âge de départ, notamment grâce à un système "à points". "Il faut un PLF, il faut un PLFSS en naviguant entre des écueils qui sont assez rapprochés [pour] apporter au pays de la stabilité, de la visibilité [et] autant que possible de la confiance", a déclaré le président du Medef. Moyennant certaines "réserves", celui-ci se dit prêt à "une discussion sur l'aménagement de la dernière réforme des retraites". "Il ne faut pas que [les entreprises] soient assommées d'impôts [ou de] charges sociales". "Ces travaux ne doivent pas édulcorer le rendement financier de cette réforme [et] il ne faut pas que ça se traduise par un alourdissement du coût de travail" pour les entreprises, a-t-il ajouté. 

Pas d'accord sur la surtaxe de l'impôt sur les sociétés 

Patrick Martin a également "réaffirmé à François Bayrou qu'il n'y avait aucun accord du Medef sur une surtaxe de l'impôt sur les sociétés, contrairement à ce qu'a annoncé Eric Lombard", ce lundi sur France Inter, a indiqué le Medef à l'AFP. Le ministre de l'Économie et des Finances avait affirmé que Bercy étudiait un moyen de réintégrer cette surtaxe dans le nouveau Projet de Loi de Finances, surtaxe prévue par le gouvernement Barnier et appliquée aux grandes entreprises, censée rapporter 8 milliards d'euros. "J'ai eu le président du Medef entre Noël et le jour de l'An, cet accord demeure", avait affirmé Eric Lombard, accord démenti par le Medef qui juge avoir déjà consenti à un "effort de guerre" des grandes entreprises, alors que le PLF prévoit, selon eux, trop de hausses d'impôts et pas assez de baisses de dépenses de l'État.