Intelligence artificielle : la France accélère sa stratégie nationale pour l'IA
Accélérer l'implantation de l'intelligence artificielle en France, c'est l'objectif du Sommet international sur l'IA (AI Action Summit) qui se tient à Paris du 6 au 11 février. À cette occasion, la France devrait en profiter pour démontrer son savoir-faire ainsi que celui de ses entreprises et de ses laboratoires de recherche, mais également présenter la stratégie nationale sur l'IA. Cette stratégie a été lancée en 2018 par Emmanuel Macron, s'articulant d'abord autour de la formation des talents et du soutien à l'innovation. Une seconde phase a été lancée en 2022 afin de diffuser l'IA dans l'économie et d'accélérer son adoption dans les entreprises. "La France est le premier pays en Europe pour les projets d'investissements étrangers en IA", confie une source à Matignon au Figaro.
Accueillir des dates centers
La troisième phase de la stratégie nationale a été dévoilée ce matin par le premier ministre François Bayrou. Afin de d'accélérer le développement de l'IA dans l'économie, la France doit mettre à disposition 38 sites "clefs en main" qui pourront accueillir des centres de données, ou data centers, dans l'hexagone. La France peut désormais proposer le terrain foncier et les autorisations nécessaires ainsi que le raccordement au réseau électrique et l'acceptabilité publique des projets, après de longs mois de travail avec EDF et RTE. La carte des sites doit être présentée pendant le sommet, le gouvernement précisant qu'il n'y aura pas de surconcentration dans une région plutôt que d'autres, la puissance de ces centres de données pouvant atteindre 1 gigawatt.
François Bayrou a également annoncé une enveloppe de 400 millions d'euros pour l'année 2025. D'autres annonces publiques, privées et européennes viendront s'ajouter à celle-ci pendant le Sommet, les 10 et 11 février. Provenant des programmes France 2030, cette enveloppe sera dédiée à l'accompagnement d'entreprises dans l'innovation de rupture (deeptech) et la formation en intelligence artificielle. La France a déjà mis en place 9 "clusters IA", sortes de "MIT" à la française, soutenus à hauteur de 360 millions d'euros, des pôles d'excellence en recherche et formation en IA. D'ici 2030, 5000 nouveaux chercheurs doivent être formés au sein de l'Union européenne, une première initiative avec l'Allemagne devant être annoncée.
Choisir la France
La France doit créer une cellule "Choose France Talent Research", afin d'attirer des talents internationaux. L'objectif est de donner envie à des chercheurs internationaux de venir en France et de convaincre des étudiants partis à l'étranger de revenir, "avec les moyens financiers associés", promet Matignon. L'État veut également permettre à des start-up de contractualiser avec lui, en relevant le seuil au-delà duquel il est obligatoire de passer par la centrale d'achat public (UGAP), qui est actuellement de 100 000 euros. Le récent partenariat entre France Travail et Mistral AI est un exemple de ce que l'État cherche à multiplier. Afin d'accompagner les citoyens vers la découverte de l'IA, la France doit consacrer 2 millions d'euros d'ici 2027 pour des "cafés IA" et autres initiatives existantes qui seront davantage axées vers l'intelligence artificielle.